Originaire de Marseille et doctorante à l'Unité mixte CNRS-Thales, en Ile-de-France, Sophie d'Ambrosio s'est vue remettre ce mardi 9 octobre une bourse de 20 000 € par L'Oréal-Unesco, dans le cadre du programme « Pour les femmes et la science ». Une aide financière conséquente et une visibilité nouvelle qui vont l'aider dans sa démarche féministe. « Je souhaite raconter mon histoire aux jeunes, pour contribuer à faire avancer les mentalités sur la place des femmes dans la société en général et dans mon métier, en particulier. Seuls 28 % des chercheurs dans le monde sont des femmes et les prix Nobel scientifiques ont été décernés à 3 % d'entre nous », nous dit-elle. Celle qui a grandi dans le centre-ville de la cité phocéenne sait combien elle doit tout à l'enseignement public.
« Mon histoire, c'est celle d'une petite fille qui vient d'un quartier populaire, celui de la gare Saint-Charles, mais qui a pu, grâce à l'école publique, devenir doctorante. Je suis une physicienne qui se bat pour la cause des femmes de science. »
Sophie d'Ambrosio fait partie des 30 lauréates 2018, choisies parmi 900 candidates. « Parler de mon parcours aux jeunes, leur transmettre mon expérience et mon savoir, c'est me donner l'opportunité d'accomplir à la fois mon devoir de citoyenne et de scientifique. Mon devoir de citoyenne, c'est contribuer à faire avancer les mentalités sur la place des femmes dans la société. Mon devoir de scientifique, c'est partager et vulgariser mon savoir. »
Des travaux inscrits dans le réel
Cette scientifique a reçu sa bourse pour ses travaux de recherche autour des supra-supercalculateurs, « plus puissants et plus écologiques que ceux que nous utilisons actuellement ». Pour faire simple, les supercalculateurs nous servent aujourd'hui à calculer aussi bien la simulation du réchauffement climatique, qu'à élaborer de nouveaux médicaments. « Mais leur puissance de calcul demande beaucoup d'énergie. Je travaille donc à l'utilisation d'un nouveau matériau, qui augmenterait la puissance de calcul des futurs supercalculateurs, tout en offrant un faible coût énergétique. »
Depuis dix ans en France, le programme L'Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science » soutient de jeunes chercheuses à un moment charnière de leurs carrières.
Chaque mois d'octobre, 30 doctorantes et post-doctorantes « à fort potentiel » se voient donc décerner une bourse de recherche et bénéficient d'une formation (aide à la prise de parole en public, management...) afin de leur donner les moyens de « briser le plafond de verre ».
Chaque année, la version internationale du programme « Pour les femmes et la science » accompagne plus de 275 jeunes chercheuses en doctorat ou post-doctorat dans une centaine de pays. Elle fête cette année ses 20 ans.
(Ici, Sophie d'Ambrosio)