C’est un couvent du XIXe siècle resté en l’état, avec un grand jardin magnifique situé en plein Marseille, juste à côté du pôle médias de la Belle de Mai, et qui se vouera désormais à l’art et plutôt visuel ! Occupée jusqu’à l’an dernier par 18 sœurs recluses de la congrégation des Religieuses victimes du Sacré-Cœur de Jésus, la bâtisse de 2000 m2 et ses nombreux jardin, verger et dépendances, a été acquise par la ville de Marseille et transformée pour trois ans en cité d’artistes dans le cadre du projet urbain* « Quartiers libres Saint-Charles Belle de Mai ». Ce dernier concerne une large emprise (140 ha dont plus précisément 7 ha d’anciennes casernes) du 3e arrondissement et centre-ville marseillais.
Une ex communauté contemplative
Les religieuses, une communauté contemplative qui y vivait depuis 150 ans, cloîtrée, en quasi autarcie (seule une pièce du monastère disposait de l’eau et de l’électricité) et ayant fait vœu de silence, avaient fini en effet par trouver l’endroit trop bruyant et urbain. En revanche, pour ses premiers nouveaux occupants et locataires, ravis, et qui commencent à l’adapter à leurs besoins, c’est au contraire la campagne en plein Marseille et à 5 minutes de la gare Saint-Charles. L’ancien poulailler est ainsi vite devenu le laboratoire de réalité virtuelle et autres arts numériques du collectif Deletere, et l’ancien lavoir dont les bassins ont été camouflés en grands établis, est désormais voué au travail du bois sous l’impulsion de Thibaut & Thewood et des Marsiens qui s’y sont installés. La gestion de cette nouvelle pépinière artistique prévue pour une trentaine de structures a été confiée à l’atelier Juxtapoz et un appel à projets va être lancé en ce qui concerne son jardin extraordinaire pour l’avenir duquel il suffira d’un peu d’imagination.
* Maîtrise d’œuvre confiée à Güller Güller/TVK (architectes urbanistes mandataires) et Zakarian & Navelet (Marseille, architectes urbanistes associés)