Les titres des peintures de Rose Madone donnent le ton de son exposition baptisée « L’Essence de la mémoire » : « L’Eternel Cycle », « Le Chemin », « Génération », « Esperanza », « Air eau terre feu », « Espoir »… L’artiste, expatriée à Barcelone (Espagne) depuis quelques années, reprend ses interrogations métaphysiques, entamées avec sa précédente exposition « Transition ».
Mais cette fois, la jeune Lilloise se livre bien plus. C’est d’ailleurs la première fois qu’elle révèle son matronyme, Clémentine Bia.
« Avec "L’Essence la mémoire", je parle forcément aussi de moi, de mes racines, de mes proches. Je me dévoile et j’ai senti que c’était le moment de parler aussi de Clémentine. Je ressens ça comme une étape, un cap dans mon travail. »
Le trait et l’abstrait
Pour ce nouveau rendez-vous marseillais, imaginé par son galeriste David Pluskwa, Rose Madone délaisse un peu le noir et blanc, pour intégrer un troisième élément aux couleurs de la terre. Elle expérimente de nouvelles techniques. « J’ai découvert le charbon, l’huile, l’aquarelle. Je voulais cette fois-ci apporter une palette de bruns, de tons chauds, pour évoquer la terre, celle d’où l’on vient, qui nous porte et nous accompagne tout au long de notre chemin. »

Si ses lignes parfaites et courbes sont toujours présentes, elle intègre désormais des ronds, pleins ou pas, « pour évoquer la roue de la fortune » et trace une étoile « pour signer l’espoir ». Ses formats sont généreux, ses toiles peintes parfois en deux, trois ou quatre parties, « mais à accrocher ensemble », nous glisse-t-elle, question de continuité. Ses trois mois de travail intensifs révèlent un accrochage qui fera sans doute date dans sa jeune, mais fulgurante, carrière. Sa peinture instinctive semble s’être (un peu) disciplinée pour mieux questionner chacun de nous.
A 29 ans, Clémentine Bia signe à Marseille un rendez-vous important avec elle-même. A voir absolument !