Pour cette rentrée 2021, les entrepreneurs des Bouches-du-Rhône ont clairement joué la gagne sur la pelouse de l’Orange Vélodrome, montrant qu’ils regorgeaient d’envies et d’idées après cette crise. « Il se passe quelque chose à Marseille », a d’ailleurs reconnu Frank McCourt, le patron de l’Olympique de Marseille, lors de la soirée du vendredi, devant les dirigeants réunis par Philippe Korcia, le président de l’UPE 13. « Marseille vit une semaine historique » a aussi reconnu Rodolphe Saadé, le PDG de CMA CGM.
Il est rare que pour une rentrée économique à Marseille l’alignement des planètes soit aussi favorable. L’UPE 13 a placé sa rentrée sur le thème de l’engagement, alors que les élections consulaires se dérouleront dans quelques semaines. Un engagement notamment marqué par l’union entre les deux organisations patronales, l’UPE 13 et la CPME 13. Alain Gargani, le président de la CPME Sud et Corinne Innesti, la président de la CPME 13 étaient les invités de Philippe Korcia. « La réconciliation est le grand enjeu de notre histoire immédiate. Elle est le grand enjeu des élections qui se profilent. Nous, les entreprises, nous continuerons de tendre la main. Soyons multiples mais indivisibles », a d’ailleurs déclaré le président de l’UPE 13 devant Jean-Luc Chauvin et Stéphane Paglia, les chefs de file des patrons pour les élections aux CCI. « Soyons unis même si de nouveaux obstacles nous attendent. Il est temps d'avoir du courage et d'aller au bout de ses engagements. L'UPE 13 ira au bout des siens : défendre l'entreprise et ses entrepreneurs ! », a-t-il martelé.
La relance au rendez-vous
Cet alignement des planètes passe aussi par la reprise. Même si certains secteurs souffrent, et qu’il reste de nombreuses incertitudes pour la suite, la vague de défaillances annoncées n’est pas arrivée. « Le plan de relance comprend les mesures de soutien qui ont porté leurs fruits. Les chiffres du chômage sont quasiment revenus au niveau d'avant la crise et pour une grande partie, c'est parce qu'on a protégé les emplois », a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef. Certaines branches sont mêmes freinées dans la relance par les difficultés d’embauche ou la pénurie de matériaux.
D'autres entreprises ont fait de cette crise une opportunité. « En quelques mois, on a gagné dix ans de maturité numérique », ont souligné Jonathan Cherki, cofonfateur de la licorne ContentSquare et David Layani, créateur de OnePoint. Ce dernier a d’ailleurs profité du Forum de l’UPE 13 pour annoncer que OnePoint allait s’installer à Marseille et y créer 300 emplois.
Transition écologique
Ce Forum de rentrée a aussi été l’occasion de rappeler certains engagements des entrepreneurs en faveur de la transition écologique. En effet, alors que le Forum se terminait s’ouvrait, à moins de 100 mètres, le Congrès mondial de la nature. « Les entreprises sont le problème et la solution » a résumé le président du Medef. Rodolphe Saadé a aussi appelé les entrepreneurs à relever le défi de Marseille capitale de la mer en 2023.
Les entrepreneurs en ont aussi profité pour signer un texte en faveur de la mobilisation du monde économique aux enjeux environnementaux. Parmi les signataires Roland Gomez, fondateur de Proman et président de la CCI de Région.
Marseille en Grand
Et puis difficile de passer sous silence l’évènement de cette semaine : les annonces du plan « Marseille en grand » du président de la République, Emmanuel Macron. Philippe Korcia s’est félicité notamment de la partie sur les transports métropolitains en espérant « une mise en œuvre rapide ». Ce thème des « embouteillages pour se rendre au travail » est depuis longtemps mis en avant par les patrons provençaux. « L’argent qui sera apporté par l’État à la suite de la visite d’Emmanuel Macron doit être utilisé en lançant tout de suite des appels d’offre et des consultations, en étant agile comme le ferait une entreprise. Mobilité, logement… on ne peut plus attendre ! », a alerté le président de l’UPE 13.
Tous se tournent maintenant vers les élus des collectivités locales : Ville, Département et surtout Métropole. Ils ont bien noté que les millions de Macron étaient conditionnés à une réforme de la gouvernance locale. Cette réforme est réclamée par les organisations patronales qui demandent aux collectivités locales une meilleure efficacité, notamment sur les transports. Et les entrepreneurs d’ajouter, malicieusement, qu’eux ont fait leur union sacrée.