Avez-vous suffisamment de carburant pour vous rendre à votre travail ? Selon une enquête de l’UPE 13 réalisée ce lundi 10 octobre « 15 % des collaborateurs ne peuvent pas se rendre à leur travail parce qu'ils n'ont pas assez d'essence ». Ce week-end à Marseille, Aubagne ou Aix-en-Provence, les stations-service encore ouvertes ont été prises d’assaut, occasionnant même des embouteillages, comme à proximité du Casino sur l’avenue de Mazargues. « Je dénonce cette situation. Quand on est en responsabilité, on n'engage pas une grève comme cela. On est dans l'intérêt général et pas dans l'intérêt particulier. Je demande à la CGT Marseille de reprendre immédiatement les livraisons d'essence pour ne pas bloquer l'économie », a déclaré Philippe Korcia, le président de l'UPE 13.
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« Il faut débloquer les raffineries »
« Les premiers contrecoups se font sentir », constate de son côté Corinne Innesti, la présidente de la CPME 13. L’équipe de la CPME 13 a elle aussi des remontées négatives de la part de ses adhérents : « les logisticiens et les entreprises du BTP nous alertent sur des difficultés d’approvisionnement, les restaurateurs ont du mal à assurer la livraison des repas et les transporteurs à ravitailler leurs flottes de véhicules. Des conséquences en cascade sont à craindre ». Corinne Innesti a salué la décision du Gouvernement de débloquer les « stocks stratégiques » et se dit favorable à des réquisitions si le conflit se poursuit. « Il faut débloquer les raffineries et alimenter les stations-services pour éviter la paralysie de notre économie. Après la Covid, l’inflation des matières premières et de l’énergie, les entreprises ne doivent pas subir une crise supplémentaire » alerte Mme Innesti.
« Nos entreprises en otage »
La Fédération du BTP 13 s’inquiète également et reçoit des remontées d’adhérents inquiets. «Nos entreprises sont prises en otage et éprouvent des difficultés à s'approvisionner en carburant. Alors que le secteur souffre déjà de l’envolée des prix des matériaux et de l’énergie, ainsi que de tensions d’approvisionnement sur quelques produits, la pénurie qui s'observe déjà dans plusieurs régions risque de conduire à de véritables impossibilités de livrer sur chantier, voire d’aboutir à la fermeture pure et simple de certains d’entre eux », communique la Fédération Française du Bâtiment. « Si le droit de grève est un droit constitutionnel, il ne permet pas d'empêcher de travailler, de bloquer ou d'entraver la circulation et freiner l’activité des artisans et entreprises de Bâtiment », regrette la FFB.
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