Les Nouvelles Publications : Vous venez d'être élue à la tête de l'ECF Provence-Alpes-Corse. Qu'est-ce que cela représente pour vous et quels sont vos objectifs ?
Margot Berge-Hours : J'étais auparavant, de 2019 à 2022, vice-présidente du syndicat professionnel ECF (Experts-comptables et commissaires aux comptes de France) et j'assume désormais la présidence, en prenant la suite de Nicolas Férand qui a pris les rênes du Croec Paca (Conseil régional de l’ordre des experts-comptables). Dès l'obtention de mon diplôme en 2014, j'ai adhéré à l'ECF. Le syndicat professionnel a un rôle essentiel de défense de la profession. Notre ADN est de défendre les intérêts de tous les experts comptables sans préjuger de la taille. Notre région recèle davantage d'indépendants mais la tendance aujourd’hui est le rapprochement des cabinets. La révolution numérique et les problèmes de recrutement induisent les professionnels à se regrouper. Notre vocation est d'accompagner les confrères dans leur croissance notamment en matière de partage d’expériences et d'accès à la formation. Mais il s'agit aussi d'impulser un nouvel élan sur la nouvelle génération d’experts-comptables, nous devons les faire adhérer pour qu’ils puissent prendre la relève et continuer à faire rayonner notre profession. Notre désir est d’assurer un lien entre les anciens qui apportent leur vision du métier et cette nouvelle génération. Plus nous seront nombreux, plus nous serons entendus et respectés.
Nicolas Férand nouveau président des experts-comptables de Paca
Vous êtes également élue au Conseil régional de l'ordre. Quel est votre souhait ?
En effet je suis élue depuis deux mandats et jusqu'en 2025. J'ai occupé le poste de trésorière sur le premier entre 2020 et 2022. J'ai toujours été très impliquée au sein du Croec, au travers des commissions (création d'entreprise, transmission) ou du club de gestion du patrimoine que j’anime en tant que délégué depuis 2015. Je souhaite faire partie de ceux qui se portent garants de cette profession : c'est un métier réglementé, avec un diplôme Bac+8, un code déontologie et une exigence d’être des professionnels de qualité et sérieux. Nous assistons néanmoins à une ouverture vers de la concurrence déloyale, de plus en plus d’illégaux n’ayant pas de diplôme s’immiscent sur notre marché sans scrupule. Or, nous constatons une déréglementation des métiers libéraux. Notre vocation est de préserver ces professions réglementées où la rigueur et la qualité du travail sont de mise. Les grandes entreprises seront contraintes d'utiliser la facture électronique dès 2024. Cela implique de nos cabinets, une pédagogie envers nos clients sur les procédures à mettre en place, une bonne connaissance de ces nouvelles obligations numériques et une sécurisation des process pour protéger les entreprises d’éventuelles cyberattaques.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confrontées dans ce contexte ?
La principale difficulté dans nos cabinets est le recrutement. Au sein de Crowe Ficorec, nous n’arrivons même pas à faire face au remplacement d’un congé maternité ! Nous avons beaucoup de chance car notre profession ne connaît pas de difficulté de croissance, nous sommes un secteur porteur et nous cherchons à recruter sans cesse de nouveaux collaborateurs. L’enjeu du syndicat est de partager les bonnes pratiques en cabinet dans la façon de manager nos collaborateurs. Face aux différentes crises que nous traversons qui mettent à mal nos entreprises, nous devons redoubler d’efforts sur l’accompagnement de nos collaborateurs qui sont au service de nos clients tant sur le plan technique que dans la relation de confiance. Le deuxième enjeu du syndicat est de leur offrir un accompagnement sur le choix des outils. Je suis optimiste pour la suite de notre syndicat ECF.
