Les Nouvelles Publications : Sur le papier, votre produit Morphée lancé en 2018 et qui permet notamment d'améliorer le sommeil, ainsi que sa réussite fulgurante semblent évidents. Racontez-nous les débuts…
Charlie Rousset : Souvent, c'est quand les choses paraissent évidentes qu'elles fonctionnent le mieux ! Une entreprise, c’est d’abord une rencontre. La mienne, ce fut avec Guillaume Barathon en 2016. De simples coloc nous sommes devenus amis assez vite.J’avais 22 ans et étais étudiant en master de commerce international. Lui en avait 40. Mais nous avions tous les deux la fibre entrepreneuriale. Au fil de nos discussions, nous avons trouvé qu’il manquait un produit simple d’utilisation pour lutter contre les troubles du sommeil : on compte quatre millions d’insomniaques en France !
En quoi vos profils étaient-ils complémentaires ?
Guillaume était consultant en marketing digital. Mais au-delà de ça, la méditation faisait partie de son hygiène de vie. De mon côté, entre mon métier de coach sportif et le fait que ma mère soit naturopathe, je pratiquais depuis longtemps la sophrologie. On s’est donc dit qu’il fallait imaginer un objet pour aider à l’endormissement. Beaucoup trop de gens en souffrent et prennent des médicaments alors qu’avec un peu de technique, il est possible d’inverser la tendance. Durant deux ans, nous avons mis au point Morphée.
Avec qui avez-vous travaillé sur sa création ?
Nous nous sommes entourés de professionnels du sommeil, de sophrologues, d’auteurs pour raconter nos histoires, de compositeurs pour éditer des musiques originales. Nous avons passé d’interminables soirées à valider ou non les histoires de Morphée ! Le design a été un point très important pour nous. Nous voulions créer un objet à la fois efficace, simple d’utilisation et beau.

se glisse dans le sac.
Les 72 séances durent 5 minutes
et s’écoutent uniquement au casque.
C’est sur la plateforme Ulule que tout a commencé ?
Nous sommes alors en septembre 2017. Nous avions besoin de 10 000 € : nous en avons eu cinq fois plus. Un vrai succès qui a mis les banques en confiance pour nous suivre. Un an après, nous avons lancé une nouvelle campagne pour la version enfants. Nous avons reçu 5 000 précommandes sur les 200 visées. Ce fut la même chose pour Morphée zen, la version nomade avec 3 249 précommandes pour un objectif de 400. En parallèle, de nouveaux distributeurs et magasins indépendants ont cru en nous et fin 2020, nous avons atteint les 700 points de vente en France. Nous en avons à ce jour 800.
Vous avez remporté en 2018 le concours « Make it happen » chez Nature & Découvertes. Vous êtes partis en janvier 2020 au CES de Las Vegas et, un mois plus tard, êtes passés sur M6, dans l’émission « Qui veut être mon associé ». Lequel de ces moments a été un vrai tremplin pour Morphée ?
Je dirais sans hésiter notre arrivée chez Nature & Découvertes puisque cela a tout de suite été énorme avec des ruptures de stock permanentes. Nature & Découverte, ce sont 90 magasins et des ventes à l’international. Nos trois produits sont encore dans le top dix de leurs ventes. Grâce à ce référencement, on a pu ensuite démarcher Boulanger, la Fnac, Cultura... Cela a forcément suscité l’intérêt et l’envie des concurrents. Mais je dois dire aussi que notre passage sur M6 a aussi boosté notre notoriété.
Qui a investi sur vous ?
Je ne sais plus mais nous avons refusé l’offre.
Le jury a été trop gourmand sur les parts ?
Exactement ! Je suis sûr d’ailleurs qu’aujourd’hui le jury le regrette car notre valorisation est actuellement bien supérieure à celle annoncée durant l’émission. Mais nous avons été vus par deux millions de Français, avons été contactés spontanément par Colombe Sirot, devenue depuis notre attachée de presse. Donc forcément, ce passage télé a été important pour l’entreprise.
« Qui veut être mon associé » : est-ce que Happy funky family va réussir à convaincre le jury ?
Votre concept dépasse largement l’usage lié à l’endormissement. Il concerne aussi la relaxation, la perception corporelle, la méditation… pourquoi ne communiquez-vous pas sur l’ensemble de ces usages ?
Quand on est une entreprise de taille plutôt petite, mieux vaut communiquer sur un seul axe. Bien sûr que Morphée, Mon Petit Morphée et Morphée zen ont d’autres usages. Mais c’est comme pour les salles de sport. Souvent, elles communiquent globalement sur l’aide à l’amincissement. Alors que faire du sport, c’est aussi gagner en masse musculaire, améliorer son bien-être, créer du lien social. C’est à l’usage que l’on s’en rend compte. Nos clients sont nos premiers prescripteurs car en découvrant les nombreux bienfaits de ces 5, 8 ou 20 minutes d’exercices, ils ont envie d’en faire profiter leur entourage.
Que contiennent-ils comme exercices ?
Pour l’adulte ou l’enfant, il y a aussi bien des histoires, que des sons reposants, des exercices d’auto-massage, de respiration… Morphée comprend 210 séances de sophrologie et de méditation guidées, huit sons de la nature, huit musiques apaisantes, le tout proposé avec une voix masculine ou féminine.
Quel sera votre prochain produit ?
Impossible de vous en parler ! Nous allons sans doute le lancer en septembre. Je peux juste vous glisser qu’il sera destiné aux adultes… En revanche, je peux vous dire qu’en passant en deux ans de 2 à 12 M€ de chiffre d’affaires (avec 18 salariés), nous avons pu ouvrir il y a quelques mois une antenne à New York. Nous ne sommes qu’au début de notre aventure internationale.