Chaque année, Euroméditerranée, troisième quartier d'affaires de France, réaffirme sa vision d'un modèle durable de ville méditerranéenne. Partant de ce postulat, un concours est initié, depuis onze ans, par l'établissement public avec de nombreux partenaires publics et privés afin de proposer un futur plus innovant et plus inclusif. « Ce sont soixante dossiers qui ont été déposés cette année, 14 ont été sélectionnés et cinq retenus au final par un jury très impliqué », a souligné Laure-Agnès Caradec, présidente du conseil d'administration. Les différents candidats devaient présenter un projet sur l'une des cinq thématiques définies. « Ce concours nous permet d'avoir des solutions innovantes dans la construction d'une ville durable méditerranéenne et aussi d'offrir à de jeunes entreprises la possibilité de se lancer et d'être entourées pour le faire », a t-elle rappelé.
Six lauréats récompensés par les Trophées régionaux des entrepreneurs positifs
Le premier défi portait sur construction et matériaux. Il s'agissait là de développer des dispositfs permettant de favoriser l'économie circulaire dans l'aménagement. Parmi trois porteurs de projet, c'est la jeune pousse brestoise, Gwilen, cofondée par Yann Santerre, qui a été primée. « Nous transformons les sédiments marins en matériaux durables pour le design, l'architecture et la construction », a t-il confié. Pour le second défi, parrainé par Saint-Gobain et Eiffage, et portant sur l'eau dans la ville, il s'agissait de développer des dispositifs qui favorisent une réutilisation de l'eau dans la ville à l'échelle d'un écoquartier ou d'un bâtiment. Le jury a retenu le projet d'AquaTech Innovation, TPE de huit salariés. « Nous développons avec Aqua Green, un équipement de traitement complet et fonctionnel qui permet de recycler les eaux collectés dans une résidence immobilière », a expliqué Geneviève Marais, sa présidente.
10 000 € et un accompagnement pendant une année
Parrainé par Engie, le troisième défi portait sur les besoins en énergie. Il s'agit là de déterminer les besoins en froid et raffraîchissement d'un bâtiment existant dans le cadre d'un futur raccordement à un réseau de froid. « Nous organisons la consommation d'énergie grâce à une cartographie thermique et énergétique d'un bâtiment en temps réel qui permet de créer un jumeau numérique d'un système », a expliqué Philippe Chevalier, directeur général de Kipsum, avec, à ses côtés, Rimou Abou Eid, présidente.Dans un contexte d'inflation et de hausse du prix de l'énergie, Cool Roof, le lauréat du 4e défi, parrainé par Redman, permet de rendre du pouvoir d'achat aux utilisateurs. « Nous avons développé un revêtement thermo-réactif passif pour toiture qui renvoie 90 % du rayonnement solaire, bloquant ainsi la chaleur induite avant la pénétration dans le bâtiment », a précisé Justine Andrieux, responsable du pôle solidarité.
Le dernier défi, parrainé par Ici Marseille, portait sur la ville fabricante. L'enjeu est de créer les conditions d'une relocalisation à l'échelle urbaine locale et d'organiser sa mise en réseau. Habituée des podium, l'association 13 A'Tipik, atelier de confection textile de 40 salariés, a été récompensée. « Nous sommes spécialisés dans l'écoconception de vêtements. Nous travaillons avec plusieurs marques engagés », a stipulé Sahouda Maalem, sa directrice.
Les cinq lauréats bénéficieront respectivement d'une dotation de 10 000 € et seront accompagnés pendant un an. « Ce concours les aidera à mettre en place leur process à l'échelle locale avec des mises en relation ciblées, des sessions de travail et un accompagnement technique », a évoqué Laure-Agnès Caradec, en clôture de cette soirée.