Un peu moins de trois ans après avoir été retenu comme lauréat de l’appel à projets lancé par la Soleam, le groupe Fondeville (Perpignan, 127 M€ de CA en 2013) a signé avec la ville ce 2 décembre l’acte d’achat de l’îlot des Feuillants, un ensemble de cinq immeubles haussmanniens (4.640 m2 de shon au total) situé au milieu de la Canebière (montant de la transaction : 2,6 M€ conforme à l’estimation de France Domaines).
Un investissement de 14 M€
Via ses filiales Arrelia (gestionnaire de l’ensemble ; 5,5 M€ de CA en 2014) et Agir Promotion (promoteur), le groupe catalan va investir près de 14 millions d’euros dans la reconversion de cet îlot décati en pôle touristique haut de gamme. A l’été 2017, au terme d’une cure de jouvence de 18 mois pilotée par le cabinet Tangram Architectes (Marseille), le vieux bâti haussmannien se muera en hôtel 4 étoiles de 81 chambres (3.556 m2 dont 3 suites) avec salle de séminaires (70 places) et Spa (200 m2 - exploitant en cours de sélection) à l’enseigne Mercure. L’arrivée du groupe Accor dans l’opération est une petite surprise, à l’origine l’exploitant pressenti était le groupe Intercontinental (avec son enseigne Indigo).
Une brasserie
Troisième de la marque dans la cité phocéenne, ce nouveau Mercure sera flanqué d’une brasserie « traditionnelle » d’une capacité de 120 couverts sur deux niveaux (530 m2). Alors que le nom du chef étoilé Christian Ernst circulait avec insistance, l’identité de l’exploitant de l’établissement n’est pas encore arrêté. Le promoteur qui indique être en discussion avec plusieurs toques marseillaises ne semble plus privilégier la piste du haut de gamme. Seule certitude : « le restaurant ne sera pas rattaché à l’hôtel, il aura son entrée indépendante, son équipe propre, même si celle-ci travaillera en partenariat avec l’hôtel », indique le promoteur.
Le hall de l’hôtel, la brasserie seront installés au rez-de-chaussée côté Canebière, tout comme le centre de soin qui sera, de son côté, orienté sur l’arrière, vers le pittoresque marché des Capucins. Les chambres de l’hôtel seront quant à elles réparties sur les cinq étages de l’îlot.
Un des pôles de l’opération Grand Centre Ville
Les opérateurs devront composer avec un arsenal réglementaire assez étoffé : les immeubles sont soumis à la déclaration d’utilité publique « travaux » (DUP) « Noailles Chapitre », mise en place du temps où le quartier était couvert par un PRI (périmètre de restauration immobilière) ; et la qualité architecturale de cet îlot de type Haussmannien impose aux candidats de conserver les façades « dans leur intégralité en respectant leurs matériaux et tous leurs éléments de détail ».
Rappelons que la reconversion de cette friche encore récemment partiellement habitée est l’un des 35 pôles de projet de l’opération de requalification du Grand centre ville (1.000 ha) pilotée par la Soleam depuis 2011.
Début 2013, lors du lancement de l’appel à projets par la Soleam, un collectif d’urbanistes, d’architectes et de représentants associatifs s’était immiscé dans la procédure en émettant un contre-projet. A rebours de l’ambition touristique de la ville, ces « militants de la cause urbaine » souhaitaient faire de cet îlot en friche un « laboratoire de la ville en mouvement », une déclinaison locale du pavillon parisien de l’Arsenal, espace de concertation publique sur les grands projets d’aménagement qui fait tant défaut à Marseille.