Si, avec l'Union des Professionnels du Savon de Marseille, elle n'a pas encore réussi à convaincre l'Etat de protéger l'appellation, la savonnerie Marius Fabre enregistre sur son site historique de Salon-de-Provence une nouvelle évolution. Elle a investi dans un quatrième chaudron, tout récemment installé. Le troisième avait été acquis en 1956 ! A l'époque, le savon de Marseille tenait une place de choix dans les foyers. Les lessives chimiques en poudre, poussées par l'essor des machines à laver et de la grande distribution, n'avaient pas encore provoqué l'effondrement des ventes.
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Le renouveau des produits traditionnels, la diversification des gammes, la modernisation de l'image de l'entreprise accélérée par la quatrième génération de dirigeants (Julie et Marie Bousquet-Fabre, arrière-petites-filles du fondateur) ont ramené la savonnerie sur la croissance. Le nouveau chaudron contribuera à produire 40 tonnes supplémentaires chaque mois, transformées en cubes, barres et copeaux, pour servir une quarantaine de pays. C'est le groupe de chaudronnerie-tuyauterie-mécanique Moscatelli, à Sorgues, qui a fabriqué le chaudron. D'autres entreprises locales ont assuré des travaux annexes : TCM à Grans (tuyauterie-chaudronnerie-maintenance) et Tanzi (maçonnerie) à Saint-Etienne-du-Grès. Marius Fabre emploie 40 personnes pour un chiffre d'affaires qui se rapproche du cap des dix millions d'euros.
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