AccueilEconomieMarc Schillaci (Aix-Marseille 2.0) : "Notre collectif peut apporter beaucoup de méthodologie"

Marc Schillaci (Aix-Marseille 2.0) : "Notre collectif peut apporter beaucoup de méthodologie"

Le 1er mars, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et président d'Aix-Marseille Provence métropole, annonçait son choix de confier les commandes d'Aix-Marseille French Tech à l'association Aix-Marseille 2.0, présidée par Pascal Lorne, le patron de GoJob. Quelle est la feuille de route ? Quels projets ? Qui sont les membres du nouvel opérateur du label ? Marc Schillaci, président fondateur d'Oxatis et porte-parole d'Aix-Marseille 2.0, nous dit tout.
Marc Schillaci détaille les ambitions de l'association aux commandes d'Aix-Marseille French Tech.
D.R. - Marc Schillaci détaille les ambitions de l'association aux commandes d'Aix-Marseille French Tech.

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Les Nouvelles Publications. : Aix-Marseille 2.0, c'est quoi ?
Marc Schillaci : C'est une association créée fin 2017 par Pascal Lorne qui a réuni des entrepreneurs emblématiques de la tech. Ensuite, nous avons défini une méthode de gouvernance et une feuille de route officieuse. Tout ce dont nous avons envie, c'est d'aider ceux qui débutent leur projet, de leur faire rencontrer ceux avec lesquels nous aurions aimé être connectés quand nous avons commencé pour qu'ils accélèrent plus vite et que ce soit au bénéfice du territoire. Chaque fois que je vais dans la Silicon Valley, je vois une telle énergie transmise par ceux qui ont réussi, qui apportent aux autres, que ce serait le bonheur de pouvoir faire ça.

Au niveau de la gouvernance ?
La méthode de gouvernance est que nous ne sommes pas là pour faire des barons. On passe notre temps à dire que ce n'est pas bien chez les politiques, on va se l'appliquer à nous. Donc, nous allons la renouveler tous les ans par moitié. Dans deux ans, Pascal Lorne ne sera plus là. Nous avons deux collèges au niveau du conseil d'administration. Un qui est composé uniquement de fondateurs de start-up de la technologie. Un autre composé de structures d'accompagnement comme PFactory, Marseille Innov, l'incubateur Belle de Mai et, bien entendu MedInSoft qui a toute sa place. Nous prévoyons un autre collège, hors conseil d'administration, de personnes qualifiées ayant des idées primordiales : des financeurs de la région, des gens qui animent le territoire. L'idée est qu'il y ait d'un côté des gens qui nous apportent des idées. De l'autre, un bureau avec ses deux collèges qui soient vraiment des facilitateurs. On ne veut pas faire à la place des gens, mais les mettre en contact facilement. Le but est que les start-up deviennent des « scale up* » qui grandissent vite, qui s'internationalisent, qui prennent une vraie place.

Quelles actions comptez-vous mener ?
Il y en a cinq. Nous allons travailler sur la formation et les compétences. Chacun d'entre nous a déjà des compétences. Chez Oxatis, nous avons créé le premier master e-commerce d'Europe avec Kedge. Il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas créer le même principe dans d'autres domaines d'activité sur le principe de 42, l'école fondée par Xavier Niel, ou avec Simplon [labellisée grande école du numérique, ndlr]. Plus on aura de jeunes qui se formeront chez nous parce que la région est sympa et belle, plus il sera facile pour nos entreprises de trouver du personnel et plus il y aura de jeunes qui auront envie de créer leur start-up.

Pour créer, il faut du financement…
C'est notre deuxième projet. Il faut faire en sorte que les VC [pour venture capital, ndlr], les fonds d'investissements viennent ici à Marseille et que ce ne soit pas à nous d'aller sur Paris. Il faut trouver un lieu où les VC peuvent se poser pour la journée et faire des rendez-vous avec des start-up du coin, ou que nous organisions des rencontres en étant proactifs. Des gens comme Olivier Mathiot [PDG de PriceMinister et vice-président de France Digitale, ndlr], Pascal Lorne ou moi-même, en connaissons énormément. Si on leur dit de venir voir quelques start-up intéressantes à Marseille, ils viendront.

Start-up rime souvent avec international. Des plans ?
On ne peut plus penser entreprises locales. En tout cas pas dans la technologie. Il y a quelques dizaines d'années, quand on réussissait dans une activité localement, on se diversifiait. Aujourd'hui au contraire, on focalise sur sa spécialité, on devient le meilleur d'Europe, on conquiert au moins un continent, puis on essaye le monde. Nous avons envie d'aider ces start-up par les connexions dont chacun d'entre nous dispose dans son domaine d'activité.
Chez Oxatis, on a des deal avec quatre des six plus grandes banques de France. S'il y a une Fintech** dans le coin, je n'ai pas de mal à la connecter avec le directeur marketing ou des produits du Crédit Agricole, de la SMC ou du CM-CIC parce que je les côtoie. Le but est de se dire que chacun d'entre nous a son réseau parce que nous avons créé un certain nombre d'entreprises, parce que nous avons fait un certain nombre de choses et nous le mettons au service des start-up de la région dans le domaine de la technologie.

Et la quatrième action ?
Nous allons essayer d'être très orientés business. Par exemple, pour une start-up dans la smart-city, le territoire pourrait faire en sorte d'être son premier client. Nous sommes proches des élus, l'idée est de faire en sorte d'aider ces start-up à réaliser localement leur première implémentation. On s'aperçoit que, souvent, les start-up ne sont pas très bonnes en commercialisation. Elles sont très bonnes en technologie, mais c'est plus difficile dès qu'il faut vendre. Tous ceux qui ont réussi ont été confrontés à des sujets qu'ils n'arrivaient pas à affronter facilement seuls. Je pense que notre collectif peut apporter beaucoup de méthodologie pour les aider à réussir. Enfin, nous essaierons de faire des événements réguliers tournés vers la réussite, le business, la commercialisation et pas que la technologie. La technologie n'a de valeur que si elle est utilisée.

Vous parlez de commercialisation. Quelle place pour la communication ?
Nous allons mettre en place une communication interne, non pas seulement d'Aix-Marseille French Tech en tant qu'entité, mais aussi de valoriser les start-up qui font partie de la French Tech. Vous journalistes, ce que vous voulez, c'est de l'info intéressante. Je le vois chaque semaine pour Oxatis, avec vos confrères. Ce qui les intéresse, c'est le changement dans l'usage de la commercialisation du produit qu'apporte internet pour l'entreprise ou pour les acheteurs. C'est plus le sujet sociétal que l'entreprise. Faire de la relation presse uniquement pour l'association, ça ne présente pas beaucoup d'intérêt. Il nous semble beaucoup plus intéressant de mettre en avant une pépite et de vous la présenter. A vous de juger si ça présente un intérêt ou non.
Maintenant, à nous de décliner chacun de ces grands axes en projets et de les rendre concrets en désignant qui va piloter un ou plusieurs projets et donner vie à tout cela.

* Une start-up en phase d'hyper-croissance
** Entreprise spécialisée dans la technologie financière

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