Impossibilité de voyager, des cadres dirigeants bloqués au bureau, annulation des salons si bien qu'il est impossible de rencontrer de nouveaux prospects... Malgré cette situation, les entreprises qui exercent une activité à l'export ont fait preuve d'imagination pour trouver des « astuces et solutions afin de maintenir leur activité », estime Nathalie Hagège, présidente de l'Apex, ce club des entreprises de l'international. « Elles ont dû trouver des business developers locaux, des cabinets de conseil déjà implantés dans les pays cibles... »
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Preuve de ce dynamisme, entre 15 et 20 % des 150 membres du réseau cherchent aujourd'hui à recruter des collaborateurs. « J'ai été surprise de voir, dès le déconfinement, beaucoup de demandes de collaborateurs à des postes clés. Alors, c'est peut-être dû à des salariés qui partent, mais j'ai plus le sentiment que ce sont des entreprises qui se sont restructurées », détaille-t-elle. Elle-même, au sein de sa société Proneem a recruté deux salariés début septembre. L'Apex organise d'ailleurs jeudi 3 décembre sa cinquième édition de Recrut'export, qui met en relation entreprises et personnes en recherche d'emploi. Une vingtaine de postes sont déjà à pourvoir, « ce qui montre que nos entreprises ne sont pas à l'arrêt et qu'elles continuent d'avancer ».
Adaptabilité
Et même si la situation reste difficile, si les entreprises « ne se portent pas mal », c'est qu'elles ont aussi su s'adapter lors du premier confinement, estime-t-elle. « Cela a été un choc tellement fort que toutes les entreprises ont fermé, se remémore Nathalie Hagège. Pour ma part, j'ai réalisé un chiffre d'affaires de 3 000 euros sur un mois et demi », soit cent fois moins qu'en temps normal.
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Pour autant, après deux ou trois semaines « le temps d'accuser le coup », « les entreprises ont restructuré leur équipe, leur cible client, leurs modalités d'achats, revisité leur activité... pour maintenir leur chiffre d'affaires. Certaines ont même été plus dynamiques », relate-t-elle, citant l'exemple de Jean-Yves Beateman, dirigeant de l'entreprise marseillaise Batimex qui commercialise des luminaires d'extérieur. « Toutes ses commandes à l'export ont été annulées, il lui restait un stock incroyable, des salariés au chômage partiel... Et bien, il a lancé sa plateforme de e-commerce et racheté entre temps un entrepôt pour faire du BtoC. Tout cela en trois mois alors que cela lui aurait peut-être pris plusieurs années. »
Même schéma pour la marque de sandales Cacatoès : « Elle a dû revisiter son modèle de distribution et affiche aujourd'hui une croissance à deux zéro », illustre la présidente de l'Apex pour qui « il faut garder le cap et ne pas attendre que la crise passe. Aujourd'hui, il faut se battre ».