AccueilEconomieLes bons réflexes pour assurer le rebond de votre entreprise

Les bons réflexes pour assurer le rebond de votre entreprise

Début juin, la Cefim, en partenariat avec l'association Prévention et Retournement, a organisé une soirée consacrée aux dirigeants en difficulté.
La soirée s'est déroulée autour de trois tables rondes avec de nombreux professionnels dont ceux du droit et du chiffre.
G. Majolet - La soirée s'est déroulée autour de trois tables rondes avec de nombreux professionnels dont ceux du droit et du chiffre.

Economie Publié le ,

Beaucoup de monde à la tribune et beaucoup de monde dans la salle. Tel est le premier constat qui peut être fait concernant le rendez-vous Cefim organisé le 8 juin à Marseille au Palais de la Bourse. « La pérennité des entreprises est un sujet fort. Avec à la clé la sauvegarde d’emplois mais aussi du rayonnement de tout un territoire. Et même si les statistiques montrent un certain rebond de l’économie, la situation reste fragile », précise RémyVialettes, délégué général de la Cefim.

L’animatrice de la soirée est Florence Valentin, associée au cabinet d’audit EY. Elle est bien connue par l’assemblée puisqu’elle est également présidente de la commission Cefim Café de la reprise. Enfin, elle est à l’origine du développement de l’association Prévention et Retournement à Marseille.

« C’est la première manifestation organisée par notre association dans la cité phocéenne. Notre structure regroupe tous les professionnels locaux qui accompagnent les entreprises en difficulté. L’idée est de partager notre expérience, notre savoir-faire et donc de s’enrichir. »

Pour elle, pas de doute, « les professionnels du restructuring ont su évoluer, se former, progresser. Ils se professionnalisent et bénéficient désormais d’une vraie spécialité. »

La soirée s’est déroulée autour de trois tables rondes avec de nombreux intervenants dont les hommes du droit et du chiffre. L’idée étant de donner quelques bons réflexes aux chefs d’entreprise, c’est-à-dire prévenir, agir et rebondir.

Facteurs d’alerte

Colette Weizman, expert-comptable à Marseille, insiste sur l’importance des données figurant sur le bilan. Elle préconise de bien surveiller le chiffre d’affaires, la rentabilité, les capitaux propres et les actifs circulants. « Ce sont des indicateurs qui, s’ils ne sont pas bons, doivent vous alerter. » Il existe d’autres facteurs d’alerte : un client important qui est dans une situation difficile, des retards de paiement etc. Mais aussi des indicateurs humains : augmentation de l’absentéisme, turn-over important, conflits sociaux, départ d’une personne clé etc.

Selon Brahim Guettiche, assureur crédit, « il convient d’ajouter à la liste des clignotants l’évolution du comportement des financiers. En effet, si votre banquier n’a pas l’habitude de vous recevoir et que, d’un coup, il souhaite vous rencontrer trois fois par an, cela doit vous interpeller. Idem si la nature du message de votre banquier change. » Thierry Crassard, représentant les banques, explique de son côté que les banquiers ont un devoir d’alerte et d’accompagnement.

« La première alerte provient du fonctionnement des comptes au quotidien. Nous sommes également vigilants face à un chef d’entreprise fuyant, qui ne répond pas à nos sollicitations. »

Maître Vincent Gillibert, administrateur judiciaire, insiste sur le fait que « quand je suis désigné, il y a déjà le feu. Tous les clignotants sont allumés. On vient nous voir trop tard. » Force est de constater que bien souvent, le chef d’entreprise n’a pas voulu ou pu regarder la vérité en face. « Il faut s’intéresser davantage à l’état psychologique du dirigeant avant le lancement de la procédure d’alerte », estime ainsi Farouk Boulbahri, commissaire aux comptes. Même écho du côté de Guillaume Cornu de la société EY : « le restructuring, c’est avant tout de l’humain et un peu de chiffre et de technique. Nous devons identifier les difficultés, le dirigeant doit les accepter. »

Médiation du crédit

Pour bien faire les choses, la Cepac a décidé, il y a quelques années, de créer une cellule Affaires spéciales.

« Nous nous sommes rendu compte que le réseau n’était pas l’interlocuteur le plus adapté pour accompagner le client lorsque les premières difficultés apparaissent. Pourtant, il est important de faire vite avant que la situation ne se dégrade. »

Concernant les crédits refusés, le dispositif de la médiation du crédit a été rappelé à l’assistance par Bernard Cotte de la Banque de France. Ce dispositif destiné aux entreprises confrontées à un refus de financement fonctionne particulièrement dans le département avec une issue positive pour 62% des dossiers de médiation. Toutes les informations sont disponibles sur le site dédié (www.mediateurducredit.fr).

Le rôle de l’avocat a aussi été expliqué. Comme l’a rappelé Maître Rémy Gomez, « nous sommes appelés pour aborder avec le chef d’entreprise les solutions existantes ». L’administrateur judiciaire intervient également. « Nous avons deux rôles : le traitement et la prévention des difficultés », explique Charles de Saint-Rapt.

La parole a ensuite été donnée à un autre acteur présent quand les entreprises sont en grande difficulté, à savoir Charles-Alain Castola, président du tribunal de commerce d’Aix-en-Provence. Il a insisté sur le fait que cette instance est composée d’hommes et de femmes issus du monde de l’entreprise. Et que les contentieux occupaient deux tiers de son temps. Soucieux de la pérennité des entreprises, il a insisté sur l’importance de la prévention.

Retrouvez tous nos comptes-rendues de réunion organisées par la Cefim sur notre site internet et dans les pages des Nouvelles Publications.

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