AccueilDroit et ChiffreMarseille : les magistrats réclament une « grande et belle cité judiciaire »
Tribunal judiciaire de Marseille

Marseille : les magistrats réclament une « grande et belle cité judiciaire »

L’audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire de Marseille s’est déroulée le 25 janvier. Il a beaucoup été question de manque d’effectifs et de sites éclatés. Les magistrats attendent la future cité judiciaire de Marseille.
« 2022 aura été marquée par l’engagement sans cesse renouvelé des magistrats du parquet pour traiter une délinquance de masse qui progresse et envahit les services de police judiciaire », confie Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille.
C. Dupuy - « 2022 aura été marquée par l’engagement sans cesse renouvelé des magistrats du parquet pour traiter une délinquance de masse qui progresse et envahit les services de police judiciaire », confie Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille.

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L’audience de rentrée solennelle des juridictions n’est pas seulement l’occasion pour elles d’adresser leurs vœux pour la nouvelle année à l’administration judiciaire. C’est le moment également de rendre compte de son activité judiciaire et de parler de certains sujets qui fâchent. L’audience du tribunal judiciaire de Marseille qui s’est déroulée le 25 janvier au Palais Monthyon n’a pas failli à la règle.

Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille, n’a pas mâché ses mots quant à l’année écoulée : « 2022 aura été marquée par l’engagement sans cesse renouvelé des magistrats du parquet pour traiter une délinquance de masse qui progresse et envahit les services de police judiciaire (trafics de stupéfiants, de tabac, violences intrafamiliales, violences avec arme, atteintes aux biens, dépôts sauvages de déchets…). »

Pour Dominique Laurens, pas de doute, « cette délinquance sape le quotidien de nos concitoyens et doit être traitée avec détermination dans l’urgence ».

D’autant plus qu’elle n’est pas la seule, « nous luttons avec la même détermination contre des phénomènes criminels très prégnants (...) qui sapent les valeurs de notre République ».

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Effort historique

C’est dire comme il y avait urgence à octroyer plus de moyens financiers et d’effectifs à ce tribunal judiciaire. « L’audience de rentrée 2021 avait été l’occasion pour Madame la procureure et moi-même de vous alerter sur le manque dramatique de moyens dont souffrait la juridiction pour faire face à ses missions, au regard des spécificités du ressort et de ses compétences interrégionales sur l'arc méditerranéen notamment en matière de criminalité organisée, d’atteintes à l’environnement, de santé publique, d’accidents collectifs et en matière militaire », rappelle Olivier Leurent, président du tribunal judiciaire de Marseille.

Un cri d’alarme qui a été entendu : « Les renforts indispensables sont arrivés dans le courant du dernier trimestre 2022, à hauteur de 11 magistrats supplémentaires pour le siège et notre circulaire de localisation des emplois est passée de 113 magistrats au siège en août 2020 à 130 en août 2022. » Le président du tribunal qualifie ces arrivées « d’historiques même s’il ne s’agissait en réalité que d’un juste rattrapage et même si nous attendons encore l’arrivée de trois juges supplémentaires pour que les annonces du garde des Sceaux soient pleinement atteintes. Néanmoins, à la suite de congés de maternité, de congés parentaux ou de maladie, le tribunal n’en verra véritablement le bénéfice qu’au cours de l’année 2023 ». Qui plus est, « s’il est indéniable que la situation est plus favorable qu’il y a un an, notre inquiétude porte sur le greffe. Ainsi sur 13 départs de greffiers en 2023, seule l’arrivée de 6 greffiers supplémentaires est annoncée. De même, 8 adjoints administratifs quitteront prochainement la juridiction, contre 2 arrivées ».

Déménagements

L’année 2022 ne s’est pas limitée à cette forte activité juridictionnelle. Elle a connu deux déménagements impactant environ 200 agents et magistrats, ce qui a entraîné un arrêt presque total d’activité pendant 15 jours à un mois pour les pôles concernés. Le premier en début d’année à la caserne du Muy pour le pôle social et le pôle de proximité. Le second qui concerne le pôle civil et le pôle famille qui se sont installés fin 2022 dans le site de la rue Delanglade.

Pour Oliver Leurent, le constat est sans appel : « Cet éclatement de la juridiction (...) nuit gravement à la qualité de la justice, à la communauté de travail et à l’exercice des professions judiciaires ».

« Il y a donc urgence à ce que la question immobilière de la justice à Marseille soit réglée afin que la deuxième ville de France dispose enfin d’une grande et belle cité judiciaire. »

Même écho du côté de Dominique Laurens qui souhaite être positive et optimiste pour cette juridiction et qui espère pour cette nouvelle année "une cité judiciaire". Et si possible, comme l’a rappelé le bâtonnier Mathieu Jacquier lors de cette audience solennelle, « en centre-ville, avec un projet architectural ambitieux ».

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