AccueilEconomieLe port de Marseille veut imaginer un futur plus durable pour les croisières

Le port de Marseille veut imaginer un futur plus durable pour les croisières

Alors que les croisières redémarrent ce 30 juin à Marseille, les acteurs de la filière ont voulu rappeler les efforts engagés pour mieux intégrer les exigences sociétales et environnementales.
Le Port de Marseille Fos entend devenir une escale zéro fumée.
F. Delmonte - Le Port de Marseille Fos entend devenir une escale zéro fumée.

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Trente-six escales de navires de croisière sont attendues entre juillet et août dans le port de Marseille. « Après 17 mois d’arrêt sur décision du gouvernement l’activité repart ce 30 juin », ont rappelé les acteurs de la filière, lors d’une conférence de presse avec notamment le Club de la Croisière, le Port de Marseille Fos et la CCI Aix-Marseille Provence, mais sans la Ville de Marseille… Le 3 mai dernier Laurent Lhardit, l’adjoint au maire en charge notamment de l’économie et de l’attractivité économique mais aussi du tourisme durable, avait claqué la porte du Club de la Croisière. Ce dernier reprochait aux autres membres de sous-estimer « les impacts environnementaux liés à la présence et l’immobilisation à quai, en période de crise sanitaire, d’un très grand nombre de bateaux de croisière ».Il dénonçait aussi le fait que le Club serait devenu un « outil de lobbying orienté vers les décideurs locaux, centré sur les intérêts des grandes compagnies de croisière ». Et l’élu du Printemps Marseillais d’appeler les acteurs à « une évolution qualitative du secteur ». Invité à prendre la parole Dominique Robin, le directeur d’AtmoSud a rappelé que le port collaborait en fournissant notamment des données afin de mieux analyser la qualité de l’air aux abords du port et les origines des pollutions.

« Nous redémarrons mais pas comme avant, a souligné Hervé Martel, le président du directoire du port. Nous redémarrons de façon différente en matière environnementale ». Et ce dernier de rappeler la signature de la Charte Bleue en 2020. « Ces engagements nous conduisent à faire mieux. » Dans les faits, ils se traduisent par des mesures concrètes comme l’a expliqué Jean-François Suhas, le président du Club de la Croisière.

Réduire les émissions polluantes

La plus simple va de « la limitation de la vitesse des navires en manœuvres dans le port, à des plus onéreuses comme le développement de la filière GNL [gaz naturel liquéfié, NDLR] ou les branchements des navires à quai ». « Nous entendons devenir le hub méditerranéen du GNL en accueillant et ravitaillant les navires qui y sont propulsés », a rappelé Hervé Martel.

En mars 2020, deux premières opérations de ravitaillement en « ship to ship » avient été réalisées. Le port de Marseille ambitionne de devenir un des trois ports au monde à maitriser ce savoir-faire avec Rotterdam et Singapour. Autre initiative : le branchement des navires à quai. Marseille reste le seul port à proposer cette solution, utilisée notamment par les ferries de la Méridionale depuis 2017, puis en 2019 la Corsica Linea. L’objectif est de proposer deux postes à quai sur le terminal croisière pour 2025. « On avance aussi vite que possible. Il y a un certain nombre de contraintes techniques à lever », a souligné Hervé Martel. Si l’électricité verte sera fournie, en partie, par Enedis, le port va implanter des centrales photovoltaïques vers les bassins est afin de produire 9 mégawatts.

Collaborer avec le territoire

Ce discours est partagé par les croisiéristes. « On place la reprise de nos activités à Marseille sous le signe de la durabilité, à travers deux facettes : environnementale et sociale », a souligné Raffaele D'Ambrosio, directeur général pour la France et vice-président de Costa Croisières. Si le géant italien fait des efforts en matière de transition énergétique, avec 6 milliards d’euros investis, il est aussi présent pour travailler sur « l’acceptation de la croisière » et son image. Ainsi, Costa entend « collaborer de façon plus forte avec les populations touchées par les destinations ». A Marseille, « nous travaillons notamment avec la Banque Alimentaire en fournissant 45 000 repas ».

Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI AMP, a rappelé son poids économique avec 500 escales à Marseille en 2019. « Nous sommes le quatrième port de la Méditerranée en matière d’embarquement. Tout un secteur de l’économie dépend de cette activité qui s’étale sur sept mois dans l’année. » Et ce dernier d’envoyer un message à la mairie : « Le Club de la Croisière est l’interlocuteur naturel de la filière et doit le rester. »

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