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Le port de Marseille Fos tient le choc

Le Grand port maritime de Marseille a retracé son bilan 2021. Le trafic est à la hausse à 75 millions de tonnes mais le contexte reste compliqué. Les efforts de transition énergétique débouchent sur d’importants investissements, hydrogène en tête.
Le trafic conteneurs a atteint un niveau historique avec près d’1,5 million de « boites » traitées en 2021.
J.-C. Barla - Le trafic conteneurs a atteint un niveau historique avec près d’1,5 million de « boites » traitées en 2021.

Economie Publié le ,

Président du directoire du Grand port maritime de Marseille (GPMM), Hervé Martel admet qu’il aurait volontiers signé début 2021 pour l’exercice finalement réalisé. « L’année a été perturbée mais nous avons renoué avec la croissance. » Le trafic a atteint 75 millions de tonnes, soit une progression de 9 % par rapport à 2020, mais en retrait de 5 % par rapport à 2019. Et le chiffre d’affaires a progressé de 11 %, à 162 millions d’euros.

« Le Port n’a pas à rougir dans un contexte de tension mondiale, on a même pu reconquérir des parts de marché grâce à la qualité retrouvée de nos prestations et nos innovations de services et de technologies. Mais nous avons encore des progrès à accomplir sur notre hinterland afin de massifier les flux et être plus connectés et compétitifs sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône », a indiqué Elisabeth Ayrault, présidente du conseil de surveillance par intérim, en confiant que des propositions seront formulées au printemps.

L’activité du port de Marseille Fos en hausse

Mutations à effets induits

Au rayon des grandes satisfactions, la hausse du trafic conteneurs, objectif depuis plusieurs années du GPMM. Le cap de 1,5 million d’EVP (conteneurs équivalent 20 pieds) a été tout proche d’être atteint (c’est + 2 % par rapport à l’année « pleine » 2019) et 218 000 EVP ont été acheminés par voie ferroviaire, ce qui constitue deux records dans l’histoire du port. Le trafic des remorques se situe également à un niveau supérieur de 3 % à 2019, celui des voitures 4 % au-dessus et sur les vracs liquides (43 millions de tonnes), le GNL (gaz naturel liquéfié) continue de progresser (19 % par rapport à 2020, 1 % par rapport à 2019). Les vracs chimiques et alimentaires, à 4 millions de tonnes, augmentent de 8 % par rapport à 2019. « Nous sommes portés par le dynamisme industriel de l’hinterland du port, notamment sur le biocarburants et l’activité de la bioraffinerie de Total Energies à La Mède, explique Chantal Helman, membre du directoire et directrice générale suppléante. Le pétrole brut, avec 20 millions de tonnes, continue son déclin structurel, avec - 9 % par rapport à 2019, et c’est le même phénomène sur le pétrole raffiné avec - 6 % par rapport à 2020 et - 7% par rapport à 2019. »

Les restructurations industrielles qui ont touché la zone d’influence portuaire ne sont pas restées sans impact, à l’image de la fin de l’acheminement de bauxite pour l’usine Alteo de Gardanne. « L’importation d’hydrate d’alumine a commencé sur les bassins Est. Nous essayons de trouver les meilleures solutions avec l’industriel pour s’inscrire dans la durée avec un acheminement par grands navires et une connexion ferroviaire », précise Hervé Martel.

Côté déception, mais elle était attendue avec la persistance de la crise sanitaire, moins de 350 000 croisiéristes ont été accueillis et l’avenir reste incertain. Les ferries ont transporté 883 000 passagers dont 623 000 sur la Corse et 260 000 sur le Maghreb.

Le port de Marseille veut imaginer un futur plus durable pour les croisières

Démarche de Port investisseur

Les investissements confirment plus que jamais la stratégie du GPMM de se poser en « port vert au service de l’économie bleue ». Avec H2V Fos, le port va se doter d’une installation de production d’hydrogène vert de 600 MW, en six unités de 100 MW déployées de 2026 à 2031, avec 165 emplois directs à la clé et 100 indirects. L’investissement se chiffre à 750 millions d’euros. « Un projet majeur pour décarboner la zone industrialo-portuaire de Fos, industries et transports pour commencer », se félicite Hervé Martel. « Les 84 000 tonnes produites couvriront les besoins de la zone. Nous étudions les partenariats à mettre en œuvre », ajoute Lionel Rivière, directeur de la valorisation du patrimoine et de l’innovation.

Le port du futur se dessine avec le Smart Port Challenge

CMA CGM a lancé les études pour implanter une unité de production de biométhane à partir de déchets ménagers biodégradables. Ce bioGNL servira à l’approvisionnement des navires au GNL de la compagnie. Le chinois Quechen pourrait étendre son projet d’usine de silice haute densité, maintes fois évoqué et freiné pour diverses raisons pas seulement liées à la crise sanitaire. Sur l’éolien offshore, les premiers travaux pour Provence Grand Large débuteront en 2022 (trois éoliennes, près de 25 MW). La connexion électrique des postes à quai se poursuit. « En moins de six ans, le port aura plus que quadruplé la puissance de son réseau électrique interne, de 18 MW à 77 MW », souligne Lionel Rivière. D’autres projets, plus immobiliers, vont conforter la transformation du port à Marseille (nouveau siège à la Joliette, terminal international de Cap Janet dont les travaux ont commencé, terminal pour petite croisière de luxe sur le J4…).

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