Le directeur régional de l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique), Sébastien Chaze n'y va pas par quatre chemins. « L'entreprenariat populaire, ce sont les TPE qui se lancent avec moins de 8000 euros ». Depuis trente ans, cette association octroie des microcrédits - jusqu'à 10 000 euros - aux personnes exclues du monde du travail et/ou n'ayant pas accès au crédit bancaire, afin de créer entreprises et emplois, et les accompagne.
Présente dans la région depuis plus de 20 ans, son association a ainsi accordé près de 12 000 microcrédits qui ont généré plus de 12 400 emplois. « Nous finançons et accompagnons chaque année 2000 projets, détaille-t-il. Ceux qui les portent sont pour 45 % des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, 37 % des allocataires du RSA et 18 % de résidents de quartiers prioritaires. La majorité a par ailleurs un niveau d'étude inférieur au bac. » D'une manière générale, pour les TPE créées de la sorte, le taux de pérennité, de 76 % à deux ans, tombe à 63 % à trois ans. Celui de l'insertion s'affiche à 84 %, et le nombre d'emplois générés par entreprise financée s'établit à 1,3, selon les statistiques nationales fournies par l'association.
10 000 entrepreneurs
Plus près de nous, c'est au club de la Presse de Marseille que deux jeunes entrepreneurs sont venus témoigner de l'efficacité du dispositif. L'une, trentenaire et passionnée de déco, a pu ainsi, grâce au microcrédit de l'Adie, se reconvertir dans la restauration et la décoration de meubles en créant sa propre société, et l'autre, encore plus jeune en est déjà, à 27 ans, à son 4e food truck… Et à son 4e franchisé, depuis qu'il s'est lancé dans cette nouvelle activité, il y a seulement quelques mois…
Soutenue par de nombreux partenaires financiers et institutionnels dont de nombreuses collectivités territoriales, la spécialiste du microcrédit qui change la vie ne compte pas en rester là. Attentive à ce qui va être décidé dans ce sens lors de la la loi Pacte, elle milite en particulier pour la simplification de l'accès à la création d'entreprise. Enfin, venus également, au titre de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence (CCIMP) soutenir ses actions, Sabrina Roubache et Fabrice Alimi, respectivement élue en charge de la filière du cinéma et vice-président délégué à l'emploi, ont convenu d'engager la chambre consulaire auprès de l'association afin de porter le curseur à … 10 000 entrepreneurs et projets financés et soutenus par an ! Pari relevé.