AccueilEconomieLe Club de la Croisière Marseille Provence surmonte les vagues

Le Club de la Croisière Marseille Provence surmonte les vagues

Après un redémarrage partiel en 2021, la croisière semble en voie de rebond dans un contexte incertain. Le Club de la Croisière s’emploie sur tous les plans pour redonner confiance aux passagers, aux opérateurs et aux riverains du port.
De gauche à droite : Hervé Martel, Jean-François Suhas, Léa Loriquet et Julien Massoni.
J.-C. Barla - De gauche à droite : Hervé Martel, Jean-François Suhas, Léa Loriquet et Julien Massoni.

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Revigorés par la réussite de l’escale inaugurale le 6 mars du Costa Toscana, le paquebot propulsé au GNL de Costa Croisières, Le Club de la croisière Marseille Provence (MPCC) s’est livré le 10 mars, au sommet de la Tour la Marseillaise, à un tour d’horizon d’une activité brinquebalée par les tempêtes de la pandémie. Soixante-deux membres publics et privés travaillent à la relance de l’activité, sous la présidence de Jean-François Suhas, élu et réélu depuis 2015 à la tête de cette association née en 1996. MPCC a contribué à faire de Marseille, le 1er port de croisière de France, le 5ème en Europe et le 12ème mondial.

« Même si les croisières ne devaient rapporter qu’un euro à la ville, je me battrai pour ! », affirme Jean-François Suhas. Peu importe les querelles sur l’évaluation chiffrée des retombées, personne ne peut nier, quand les croisiéristes cheminent sur le Vieux-Port ou dans le Panier ou montent en petit train, taxi ou bus vers Notre-Dame-de-la-Garde, que leurs dépenses ne bénéficient pas aux commerçants, restaurateurs et professionnels du tourisme et à l’image positive de la cité.

« Marseille est devenue incontournable aux yeux des compagnies internationales. Quand six bateaux sont à quai, 500 à 600 personnes assurent leur accueil », glisse Julien Massoni, directeur des terminaux croisières et vice-président de MPCC, en ajoutant que les visiteurs expriment leur satisfaction lorsqu’ils remontent à bord.

Au total, l’activité génèrerait 2 000 emplois équivalent temps plein sur la métropole. Cette année apparaît donc primordiale après un exercice 2021, entamé le 4 juillet, qui a permis d’enregistrer 160 escales, plus de 350 000 passagers grâce aux 18 compagnies et 35 navires qui ont osé se repositionner avec des contraintes sanitaires lourdes, sans certitude de remplir leurs cabines. « C’était difficile de redémarrer, des opérateurs ont perdu de l’argent en travaillant, mais ils ont pu montrer que les protocoles étaient robustes et efficaces », souligne Jean-François Suhas. En 2022, 50 000 passagers ont déjà été reçus. Les escales programmées (dont 11 inaugurales) devraient permettre d’atteindre 1,8 million de passagers, comme en 2019, si les réservations suivent. Les Américains reviendront. Les premières données seraient positives pour les croisières du printemps. Reste à savoir si la crise en Ukraine impactera l’envie de voyager…

Entendre les attentes et s’adapter

La reprise des croisières ne doit pas « retendre » les relations avec les riverains qui pointent ses nuisances. Pour Hervé Martel, président du directoire du Grand Port Maritime, toutes les initiatives poursuivent un objectif de « verdissement » de l’activité et son acceptabilité, même si la mutation exige du temps et des solutions techniques fiables pour la mener.

« Le branchement électrique à quai des navires fonctionne pour la Corse, mais entre un ferry et un paquebot de croisière, la puissance nécessaire passe de 1 à 10. De plus, les bateaux des compagnies américaines sont en 60 hertz au lieu de 50 hertz pour les européens. La conversion implique une étape supplémentaire. Nous prévoyons 50 millions d’euros d’investissements. L’Etat et la Région nous soutiennent pour parvenir à ce modèle d’escales zéro fumée. Nous augmentons aussi la puissance du réseau électrique interne… C’est un effort considérable que peu de ports font par anticipation. La croisière de demain ne peut être celle d’hier. »

Une « Charte Bleue » liste des engagements concrets, 13 armateurs l’ont signée. Pour Léa Loriquet, déléguée générale de l’Union Maritime et Fluviale (450 entreprises), « les synergies à l’œuvre sur la place marseillaise ne se retrouvent pas ailleurs » pour réfléchir et progresser. « Cette transition écologique pour accueillir les passagers, depuis leur arrivée jusque dans leurs modes de visites dans la ville via des mobilités décarbonées, c’est vraiment notre défi d’aujourd’hui. On a besoin de tout le monde pour le réussir », insiste Jean-François Suhas.

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