Pour Florent Deloye, « le bois est espiègle car on ne sait jamais trop, à l’avance, comment il va se comporter. Il se déforme, craque, évolue. » Cet artisan passionné par le bois était à la base un spécialiste des métaux. Après un problème important de santé, il doit remettre en question son avenir professionnel et s’intéresse au bois. Bien lui en a pris. « Je n’étais pas mauvais et surtout, cela m’a tout de suite plu. J’ai commencé à réaliser certaines pièces chez moi, puis je me suis lancé avec l’aide financière de l’Agefiph [Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées., NDLR] qui soutient le développement de l’emploi des personnes handicapées. »
Sa société est créée, avec le soutien et l’aide de sa compagne, depuis presque un an, et bien que les temps soient durs à cause de la crise sanitaire, il ne regrette pas ce choix.
La Durance
Pour trouver sa matière première, le bois, Florent Deloye a plusieurs solutions. « Je récupère de vieux meubles en chêne ou noyer via Facebook ou Leboncoin. Je les coupe en morceaux et réalise des petites pièces comme des saladiers ou des lampes. »
Il n’hésite pas également à se rendre non loin de chez lui, sur les bords de la Durance, pour récupérer du bois arraché. Pour l’extraire, il utilise une tronçonneuse électrique. Il s’intéresse également au bois de chauffage et réalise des virées dans les rues à la recherche de meubles jetés.
Colle de poisson
Pour aller plus loin dans cet esprit bio et éthique, il utilise de la colle de poisson, « une colle écologique et traditionnelle utilisée depuis des années en ébénisterie ». Il mélange aussi à ses réalisations de la résine, moins écolo, mais cette matière a le mérite de très bien se marier avec le bois.
Parmi ses réalisations : des pendules en bois et résine, des bols segmentés, des vases avec à l’intérieur un récipient en verre pour ne pas avoir à imperméabiliser le bois, des mugs etc. Notre coup de cœur ? Les pots Le Parfait recyclés en chêne.
Il réalise toutes ses pièces dans son atelier de Charleval et les vend lors de marchés artisanaux. Il recense 25 dates pour cet été. Il s’occupera ensuite de lancer son site Internet. Et de développer les réseaux sociaux. « J’ai suivi plusieurs formations sur le sujet à la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Provence-Alpes-Côte d’Azur (CMAR Paca), mais je me sens un peu dépassé. Il faut que je le fasse sérieusement. » Il entend également démarcher des boutiques et même des vignobles près de chez lui. « Je vise un public avec des moyens car cela prend beaucoup de temps et du travail », ajoute Florent Deloye.