Cette Marseillaise, ancienne commerciale, a utilisé sa nouvelle disponibilité suite à un chômage technique pour imaginer un gâteau, symbole de Marseille. L’idée de représenter une sardine a été une évidence. « Quand je travaillais dans le Sud-ouest ou en Rhône-Alpes, mon surnom, en tant que Marseillaise, était "a sardine". C’est donc devenu logique pour moi de prendre ce nom et puis, je renoue ainsi avec mes origines familiales, puisque je suis fille et petite-fille de pâtissier. J’ai toujours aimé cuisiner et pâtisser. Alors, quand la marque de bijoux Fy pour laquelle je travaillais s’est arrêtée en 2013, je me suis dit que c’était le bon moment pour me lancer ». Elle sollicite sa fille, diététicienne, pour élaborer la recette idéale, mais aussi pour dessiner le logo.
Un long chemin
« Quand on ne connaît personne dans le secteur de la pâtisserie, c’est très difficile de démarrer, car avant tout chose, j’ai eu besoin d’un moule pour fabriquer ma recette idéale ». Sauf que personne ne veut lui en faire un, pour de si petites quantités au départ. « C’est une amie qui a trouvé pour moi un fabriquant, situé à Mâcon, qui pour 1.000 € a accepté de fabriquer une empreinte de sardine ». L’histoire de La Frétillante peut alors commencer. Elle devra faire au moins 300 tests pour arriver au dosage idéal. Il paraît que ce gâteau plein est un vrai défi technique à réaliser. Depuis les premiers tests, Dali a investi plus de 30.000 € en moules. Il faut dire qu’un moule de 54 empreintes coûte à lui seul 8.000 €. Pour financer son projet, elle a été suivie par le Crédit agricole, mais avant cela, c’est la porte de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence (CCI MP) et d’un certain monsieur Gatto (ça ne s’invente pas !) qu’elle a dû pousser pour monter son plan de financement.
Le produit plait mais…
C’est un peu le début de la phrase qu’elle entend à chaque fois qu’elle présente son produit. « C’est beau, c’est bon, mais c’est un peu cher ». Dali s’étonne que le Marseillais ne soit pas prêt à mettre un certain prix pour son produit, entièrement réalisé ici. Ce sont donc plutôt les touristes ou la cible business qui mord à l’hameçon. « Je fais appel à des CAT [Centres d'aide par le travail, ndlr] pour réaliser le packaging, car eux seuls acceptent de travailler en petites quantités. Je fais tout moi-même, je ne peux pas casser mes prix non plus… ». A l’occasion de l’Euro de football, deux hôtels marseillais lui ont passé de belles commandes. Mais depuis cet été, La Frétillante peine un peu. « Je cible les hôtels mais à Marseille, ce n’est pas évident et à Aix, on me dit carrément que c’est un produit trop marseillais. Il faut que j’aille voir du côté de la Côte d’Azur ». Elle vise aussi les cadeaux d’entreprises, puisque ses boites sont personnalisables. La Frétillante sera également présente sur le salon Vivre Côté sud, à Aix en juin prochain et ne compte pas manquer la biennale professionnelle Food in Sud, à Marseille, en janvier 2018. Une marque en devenir, à suivre…