Voilà donc un outil supplémentaire au service de nos commerçants de proximité. La chambre syndicale FNH mise donc désormais sur ses hommes et femmes de terrain pour rassembler. Créée en 1938, la fédération se place comme « l'association professionnelle représentative des commerçants indépendants du secteur habillement-textile ». Elle représente toutes les boutiques indépendantes de prêt-à-porter, multimarques, monomarques, affiliées ou franchisées à une enseigne, avec ou sans salarié. Son rôle, comme pour toute organisation patronale, est « de défendre les intérêts des professionnels de la branche, d'apporter des services spécifiques et de préparer l'avenir avec une approche prospective et lucide ».
Des élus régionaux
Les trois membres fondateurs du syndicat régional sont Caroline Baron, présidente (POM boutique, Marseille), Martine Brubach, vice-présidente et secrétaire (Paprika, Saint-Raphaël) et David Le Gall, vice-président et trésorier (Homme 5, Nice). Leur mission ? Faire remonter à Paris les besoins des adhérents, « afin de contribuer à la mise en place d'une stratégie qui soutienne l'activité », souligne la FNH. Leurs moyens ? Organiser des temps de rencontre entre membres sous la forme de déjeuners-débats pour aborder des thèmes métier, des conférences pratiques et des formations continue d'une journée, prises en charge par les Agefos, dans le cadre du plan de formation des entreprises. « Il faut lutter pour donner la préférence au commerce indépendant local, gage de qualité et de lien social », souligne Bernard Morvan, président fédéral.
« C'est en faisant comprendre aux élus et aux consommateurs l'importance économique, sociétale du commerce indépendant et diversifié dans un centre-ville que les choses avanceront. C'est tout le système de l'urbanisme commercial qu'il faut revoir. »
Dans les faits
La fédération possédait déjà des délégations régionales. Est-ce alors un simple changement de statut ? « Pas seulement ! » assure Caroline Baron. « Devenir autonome nous apporte déjà, en quelques semaines, une vraie visibilité. Je suis d'ailleurs en pourparlers avec une autre fédération syndicale du textile, en cours de création, pour travailler ensemble. Ne plus dépendre de Paris nous permet d'être beaucoup plus réactifs, je dirais même "créatifs" ! Je souhaite travailler sur l'ensemble de la filière, des créateurs aux distributeurs. Il faut jouer sur la globalité du secteur de l'habillement ».
A ce jour, la fédération Paca compte 600 adhérents. « Le potentiel de progression est énorme puisque la région compte quelque 8 000 boutiques. Je pense qu'avoir une fédération propre va motiver les professionnels pour adhérer ». Et quand on lui demande un argument pour les inciter à rejoindre le syndicat, Caroline Baron nous répond, avec un naturel désarmant : « on ne peut pas vivre sans famille. Les choses sont déjà bien assez compliquées dans notre secteur. Isolé, sans échange, je pense que le quotidien devient plus ardu ». La fédération Paca travaille déjà sur un grand événement prévu pour la rentrée prochaine, un événement qui sera, nous dit-on « fédérateur et grand public ».