Le Pays d'Arles mériterait de grandes « Assises » associant pouvoirs publics et acteurs privés pour mettre sur la table, sans tabou, l'ensemble des obstacles à son développement et s'atteler à trouver des solutions équilibrées pour les lever : desserte routière, protection contre les inondations, accès haut-débit... Bien qu'elle ne maîtrise pas les données entre les mains de services de l'Etat, la Chambre de commerce du Pays d'Arles s'efforce de porter un discours volontariste en investissant les interstices épargnés par des zonages, limites, contraintes, refus ou menaces de sanctions.
Elu fin 2016, son président Stéphane Paglia se heurte à cette réalité complexe. Le 19 septembre, il présentait les trois ambitions du programme de mandature 2016-2021, « Booster le territoire » : accroître l'attractivité, accompagner les grandes mutations et organiser un écosystème performant. Face aux enjeux, le soutien des deux syndicats patronaux, l'UPE 13 et la CPME, qui ont apaisé leurs divergences de la campagne aux élections consulaires, lui apporte un peu de sérénité. Et il espère que le relais au gouvernement de Françoise Nyssen et à l'assemblée nationale de Monica Michel, au nom de « La République en Marche », contribuent à accélérer la résolution de quelques difficultés.
Un poids économique à défendre
« Aujourd'hui, les PLU de Saint-Martin-de-Crau et d'Arles sont remis en cause. Comment mener la bataille pour l'emploi si les freins s'accumulent sur les possibilités d'expansion logistique, industrielle ou commerciale ? » s'interroge Stéphane Paglia. Le président de la CCI voudrait voir aussi le contournement routier d'Arles se concrétiser. « 65 000 véhicules franchissent quotidiennement le Rhône. Ces flux vont s'intensifier. On ne peut plus attendre » martèle Loïc Aparicio, président de l'UPE du Pays d'Arles. Sur le port fluvial, la réalisation d'un pont au-dessus de la voie ferrée désenclavera en 2018 l'accès aux quais en permettant le passage de convois volumineux. « Nous discutons parallèlement avec la Compagnie Nationale du Rhône pour attirer sur les 25 hectares disponibles des logisticiens souhaitant intégrer le fleuve dans leur stratégie » indique Stéphane Paglia. Plus au nord, 750 emplois pourraient découler à dix ans du repositionnement du MIN de Châteaurenard. « Nous voulons en faire le Rungis du Sud » assure-t-il. En janvier 2018, la CCI publiera les résultats d'une étude économique lancée sur les 36 communes de son ressort. »Elle contiendra un focus sur le tourisme. Nous signerons aussi fin 2017 une convention d'objectifs avec le Pôle d'Equilibre Territorial et Rural sur le marketing territorial ».
Animations tous azimuts
De nombreux événements animeront les prochains mois. « Le 8 octobre, nous décernerons les trophées des entrepreneurs positifs pour mettre en lumière des démarches qui valorisent notre territoire » explique Eric Talagrand, président de la Commission territoriale de la CPME. Après le succès de la déclinaison de Provence Prestige à Châteaurenard en septembre, la manifestation rejoindra Arles du 23 au 27 novembre avant de se déployer en 2018 aux Saintes-Maries-de-la-Mer et Saint-Rémy-de-Provence. La création d'un salon professionnel hôtellerie-restauration est prévue. La « Maximus Cup » mobilisera dès octobre les amateurs du jeu vidéo « League of Legends » entre Saint-Etienne-du-Grès, Graveson, Lamanon, Tarascon, Port-Saint-Louis-du-Rhône. La phase finale se tiendra à Arles du 15 au 17 décembre avec des joueurs professionnels. L'école des arts numériques MOPA et le CIPEN (Cluster d'Innovation Pédagogique et Numérique) s'associeront à l'événement qui comprendra un colloque organisé en partenariat avec la Fédération « France e-sport », née en 2016. Le CIPEN pourrait élargir son offre de formation à une section « e-sport études ». « Toute une économie se met en place dans ce secteur. Arles doit en être » souligne Nicolas Sauvan-Magnet, promoteur de ce projet pour la CCIPA. La transition numérique, c'est enfin le développement d'une application téléchargeable « CCI Store » pour faciliter l'accès des entreprises aux outils de la chambre, en complément de la « CCI itinérante » qui parcourra les différentes communes.