L’échéance est fixée : fin 2023. A cette date, les entreprises adhérentes ou pas à l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) devront avoir mis en œuvre la nouvelle convention collective nationale de la métallurgie, conclue le 7 février 2022, après six ans de négociations ardues avec les organisations syndicales de salariés, et signée par Force Ouvrière, la CFDT, la CFE-CGC mais pas par la CGT. Son entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2024. Au-delà, les chefs d’entreprises qui ne l’appliqueraient pas vis-à-vis de leurs personnels cadres et non-cadres s’exposeraient à des risques de conflits.
Les présidents des UIMM Alpes-Méditerranée, Thierry Chaumont, avec son délégué général, Serge Bornarel, UIMM Vaucluse, Gilbert Marcelli, et UIMM Côte d’Azur, Marcel Ragni, se sont évertués à en exposer l’intérêt le 27 avril, en visioconférence. Eux-mêmes ont démontré leur engagement commun dans la promotion d’un document élaboré pour définir « le modèle social de l’industrie de demain » puisqu’ils ont décidé de se réunir en une UIMM Régions Sud Corse afin de ne pas perdre de temps.
L'UIMM Alpes-Méditerranée salue la résilience de l'industrie régionale
Le texte complet de cette convention qui remplace 78 conventions applicables jusqu’alors est accessible depuis le site web de l’UIMM, lafabriquedelavenir.fr. Il recouvre des domaines comme la validation des connaissances, la description des tâches, l’autonomie, la coopération… « Le nouveau système de classification des emplois concerne les postes et pas les hommes », précise Serge Bornarel. Elle a également pour piliers les minimas de salaires et l’instauration d’un régime de prévoyance.
Juristes et outils pour éclairer et orienter
« Notre volonté, c’est d’être efficace dans son déploiement sur les différentes filières de l’UIMM, sidérurgie, microélectronique, naval, aéronautique… Cette organisation régionale a beaucoup de sens pour porter une voix forte et unie et des messages clairs vis-à-vis des instances politiques », explique Thierry Chaumont qui en prend la présidence. L’entité ne modifie pas la structuration de proximité que représentent les Chambres Syndicales Territoriales (CST). L’investissement du syndicat patronal ne se veut pas une coordination de façade, tous ont bien insisté là-dessus, dans la mesure où une plateforme juridique commune, constituée d’une équipe dix juristes, accompagne les dirigeants qui s’interrogent sur la réglementation et les moyens de mettre en œuvre cette convention, ainsi que divers outils opérationnels de formation, en visio ou en présentiel.
Thierry Chaumont : « La région Paca peut être la terre d’excellence d’une industrie vertueuse »
L’UIMM Régions Sud Corse rassemble 850 sociétés adhérentes et 50 000 salariés. « 90% des salariés travaillent dans des entreprises adhérentes », précise Serge Bornarel. Mais l’action concernera aussi les TPE non-adhérentes afin de les alerter sur la nécessité d’entrer dans les clous, « sans ingérence » assurent les trois présidents. Pour Marcel Ragni, « l’UIMM n’a pas vocation à dire à une entreprise ce qu’elle doit faire mais ce qu’elle ne peut plus faire au risque de se mettre à la faute. C’est un fil conducteur. » A ses yeux, ces efforts conjugués contribueront au « renouveau de l’industrie », déjà constaté dans les discours politiques et sur le terrain. « Aujourd’hui, une convention unique pour cadres et non-cadres offre une grille de lecture du parcours de vie en entreprise dans une transparence totale pour le dirigeant et pour ses salariés. Nous sommes sur un concept totalement avant-gardiste pour le dialogue social. Dans son déploiement, la notion d’échange et d’explication est vraiment primordiale », renchérit Gilbert Marcelli. « Chaque entrepreneur reste maître de son destin », rappelle Thierry Chaumont. « Il importe de ne pas perdre de temps. »