Thibault Venezia et Renaud Alouche sont deux amis d’enfance. Après une carrière en tant que commercial pour l’un et dans la communication pour l’autre, ils ont décidé d’unir leur complémentarité au service de l’écologie et de donner du sens à leur travail. En janvier dernier, ils ont lancé Ipsago (zéro gaspi à l’envers) avec le « label » société à mission. Et un pari audacieux : revaloriser les denrées inexploitées.
D’un côté, ils récupèrent auprès de maraîchers bio des environs des fruits et légumes inexploités (invendus en raison d’un problème de calibrage) et les rémunèrent pour cela. D’un autre côté, ils s’intéressent aux drêches des brasseurs locaux. Il s’agit des céréales maltées utilisées pour fabriquer la bière. Après le brassage, seule une infime partie de ces céréales sont revalorisées, le reste est souvent enfoui et pose un problème de pollution des sols, lié à la fermentation.
« Ces céréales, une fois séchées et réduites en farine, deviennent un aliment avec de vraies propriétés nutritionnelles et gustatives, annonce Renaud Alouche, directeur général d’Ipsago, et notamment moins de glucides et de gluten. »
Deux gammes de biscuits, salés et fruités
L’histoire pourrait s’arrêter là. Mais ces deux chefs d’entreprise veulent boucler la boucle. Comprendre : utiliser les fruits et la farine issus des déchets récupérés. C’est chose faite depuis peu avec le lancement de deux gammes de biscuits pour apéros et pour encas : des biscuits salés à la patate douce, romarin et noisette, et des biscuits fruités à la pomme, coco et gingembre. « Nous testons sans arrêt des recettes, notre gamme va se développer au fil des mois », précise Renaud Alouche.
Ces produits seront notamment proposés, à partir de juillet, dans 23 épiceries Nous anti-gaspi ainsi que trois Marcel & fils et trois BioCoop situés dans le pays d’Aix. Cerise sur le gâteau, ils seront également vendus auprès des brasseurs et maraîchers partenaires d’Ipsago. « Ce seront nos meilleurs ambassadeurs », parie Renaud Alouche.
A noter également que d’autres idées de déchets alimentaires sont d’ores et déjà à l’étude. De quoi permettre à cette société à mission, accompagnée depuis son lancement par la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Provence-Alpes-Côte d’Azur (CMAR Paca), de se développer doucement mais sûrement.