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Les incontournables traditions de Noël en Provence

Noël en Provence est une période de fête et de convivialité qui se caractérise par de nombreuses coutumes et traditions. Découvrez les traditions de Noël en Provence, incontournables pour les amoureux de la région.
Une table décorée et garnie pour le réveillon de Noël en attendant les convives.
© Adobe stock - Une table décorée et garnie pour le réveillon de Noël en attendant les convives.

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En Provence, les fêtes de Noël s'étendent de début décembre à début février et sont une occasion de célébrer la vie et de se retrouver en famille. C'est la période calendale. La région Paca a conservé de nombreuses traditions populaires, de la décoration de l'arbre de Noël à la préparation du repas de réveillon. Ces traditions sont encore profondément marquées par le christianisme.

L'Avent, le 1er décembre

L’Avent marque le début du temps calendal et dure la période de quatre dimanches avant Noël. C'est un temps de pénitence, le début d’une période de jeûne et de méditation pour préparer la fête de Noël. Autrefois on annonçait l’Avent dans les rues, au son des galoubets (petites flûtes à bec) et des tambourins. Les familles plaçaient une guirlande de feuilles persistantes au plafond sur la table avec quatre bougies sur la guirlande qu'elles allumaient une à une chaque dimanche jusqu’à ce que les quatre flammes unissent leur joyeuse lumière pour annoncer la naissance de l’enfant Jésus.

L'apparition du calendrier de l'Avent

À l'origine, le calendrier de l'Avent est apparu au 19e siècle dans les familles allemandes qui distribuaient des images saintes et pieuses à leurs enfants chaque matin du mois de décembre afin de les faire patienter jusqu’au 25 décembre. Le calendrier d'aujourd'hui ressemble à celui créé en 1908 par l'éditeur de livres allemand Gehard Lang, qui réalise un calendrier en carton composé d’images pour chaque jour jusqu'à Noël. Puis, en 1920, les petites fenêtres apparaissent. Depuis chaque année, on trouve le calendrier de l'Avent dès le mois de novembre, dans tous les commerces.

La crèche provençale

On installe la crèche le 1er dimanche de l'Avent. Il faut penser à ramasser de la mousse fraiche pour représenter la garrigue, des branchettes de thym pour figurer les oliviers, du papier aluminium pour sculpter la rivière et de profiter pour renouveler les santons à la Foire aux santons.

Les santons de Provence sont de petites figurines en argile, peintes à la main, représentant, dans la crèche de Noël, la scène de la nativité (l’enfant Jésus, la Vierge Marie et Saint-Joseph, avec l’âne et le bœuf censés réchauffer l’enfant avec leur souffle), les Rois Mages et les bergers, ainsi que toute une série de petits personnages, figurant les habitants d’un village provençal et leurs métiers traditionnels.

Les premiers santons étaient confectionnés en mie de pain, puis c’est l’argile rouge de Provence qui a été privilégiée pour la fabrication. Si les santons sont longtemps restés de fragiles créations en argile crue, la cuisson de l’argile s’est imposée un peu partout de nos jours. Le santon de terre cuite, né à Marseille à la fin du 18e siècle, est l’un des rares objets artisanaux toujours fabriqués dans le respect de la tradition.

La Sainte-Barbe, le 4 décembre

On sème du blé, des lentilles ou des pois chiche dans trois coupelles tapissées de coton humide, appelées "seitouns". Le chiffre "Trois" évoque la Sainte- Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Les coupelles doivent être arrosées abondamment et placées à proximité d’une source de chaleur, comme une cheminée. Si les tiges ont poussé droites, vertes et que le blé est bien germé, l’année sera prospère, d’où l’expression provençale : Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn ! “Quand le blé va bien, tout va bien ! ” N'hésitez pas à attacher vos tiges avec un ruban pour qu'elles tiennent bien droites, le soir de Noël.

Le blé de la Sainte Barbe est à planter dès le 4 décembre dans 3 coupelles de coton humide.
© Christine Quach - Le blé de la Sainte Barbe est à planter dès le 4 décembre dans 3 coupelles de coton humide.

L'histoire de Sainte Barbe

Le roi Dioscore règne sur la province de Nicomédie en Asie Mineure. Il persécute les Chrétiens. La fille du roi, Barbe, brave la colère de son père en se convertissant au Christianisme. Enfermée, puis torturée, elle ne renie pas et le roi décide de la décapiter lui-même. Alors que Dioscore s’approche de Barbe pour lui trancher la tête, un immense éclair aveuglant tombe du ciel et foudroie le roi. Depuis, Sainte-Barbe est invoquée par ceux qui veulent se protéger du feu, de la foudre, de ce qui est fulgurant et qui détonne. Sainte Barbe est devenue la patronne des artilleurs, des canonniers, des mineurs et des pompiers.

La Sainte-Luce, le 13 décembre

On cueille du gui et du houx, ce jour de la Sainte-Luce qui précède le moment du solstice d’hiver (21-22 décembre) où les jours s’allongent. Le gui est suspendu au-dessus des portes en signe de paix et de bienveillance. Le houx protège de la sorcellerie. Pour accompagner ce retour à la lumière, on illumine chaque soir jusqu’à Noël, façades, balcons ou fenêtres avec des lanternes et des bougies.

Le réveillon de Noël, le 24 décembre

Le dressage de la table de Noël

La table doit être dressée avec :

  • trois nappes blanches : la nappe blanche est marque de grand cérémonial, de fête et signe de pureté. Au moment de partir à la messe de minuit ou d’aller se coucher pour ceux qui ne s’y rendent pas, la table reste mise avec ses 13 desserts. On prend soin de relever les quatre coins des nappes afin d’empêcher les mauvais esprits d’y grimper et de jeter des sorts aux victuailles ;
  • trois chandeliers blancs allumés. Ils ne sont pas là comme décoration, mais éclairent tout naturellement la table. Si la flamme tourne vers quelqu’un, cela serait de mauvais augure ;
  • les trois soucoupes de blé germé de la Saint Barbe qui représentent la Trinité.
  • La « Rose de Jéricho » dite « rose de Noël », « Rose de Judée » ou « Fleur de Judée », placée dans un verre d’eau. Elle s’épanouit (cinq à dix jours) pour être exposée sur la table de Noël. Quand Noël est terminé, il faut la retirer de l’eau, la placer dans un lieu chaud, et la plante se recroqueville à nouveau. Elle peut resservir des années durant.
  • la place du pauvre : peu importe le nombre de convives, il faut systématiquement ajouter un couvert supplémentaire qui symbolise la place du pauvre ; et lui réserver une part de nourriture.

Le "cacho-fio", la traditionnelle bûche

Avant de se mettre à table, le plus âgé et le plus jeune de la famille présentent la bûche - de préférence du bois d'un arbre fruitier - devant la cheminée et, trois fois de suite, répandent du vin cuit sur la souche avant de la placer dans le foyer et de l’allumer. Tout en chantant “Alègre ! Diou nous alègre Cacho fio ven, tout ben ven ; Diou nous fagué la graci de veïre l’an que ven, Si sian pas mai que siguen pas men”. Soit en français “Réjouissons-nous ! Dieu nous fait la joie de célébrer le « cacho fio », tout va bien ; Dieu nous fait la grâce de voir l’an qui vient. Si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins”. Elle ne devra pas s'éteindre avant d'avoir brûlé trois jours et trois nuits.

Le Gros Souper est un repas "maigre"

Le soir de ce jour : on prépare le Gros Souper ! Historiquement, ce repas qui doit être "maigre" commence à 19 heures. Il est composé de sept plats maigres - pour les 7 douleurs de Marie - confectionnés avec les mets les plus communs et ne comporte pas de viande. Pour ce repas, on fait appel aux légumes de saison : choux-fleurs, épinards, céleris ou cardons. La mer est aussi une autre source de produits : poissons frais, conserves comme les anchois ou la morue. Le gros souper est accompagné de 13 petits pains qui représentent la Cène avec les 12 apôtres et Jésus.

Les 13 desserts de Noël qui seront sur la table après la messe du 24 décembre
© Adobe Stock - Les 13 desserts de Noël qui seront sur la table après la messe du 24 décembre

Les 13 desserts

Pour finir, c'est au retour de la messe de minuit qu’on déguste les 13 desserts, représentant la Cène avec Jésus et ses 12 apôtres. La composition varie d’un endroit à l’autre de la Provence, le nombre est immuable. On y retrouve :

  • 4 mendiants
    • les noix ou noisettes : les Augustins ;
    • les amandes : les Carmélites ;
    • les figues sèches : les Franciscains ;
    • les raisins secs ; les Dominicains.
  • Le nougats, composés d'amandes, de miel, de sucre. Il peut être blanc s’il contient des blancs d’œufs, ou noir s’il n’en contient pas.
    • le nougat noir, dur et cassant, représente les pénitents noirs, évoque l’impur et les forces du mal ;
    • le nougat blanc, doux et onctueux, évoque les pénitents blancs, la pureté et le bien.
  • La pompe à l'huile
    • Véritable tradition provençale, la pompe à huile est une sorte de brioche à base de fleur de farine, d’huile d’olive, de sucre et parfumée à la fleur d’oranger. Traditionnellement, il faut la présenter rompue à la main, comme Jésus le fit avec le pain, et non coupée au couteau.
  • Les fruits frais, qui comme le veut la tradition, sont conservés depuis le mois de septembre dans les caves et greniers, progressivement rejoints par les fruits exotiques des anciennes colonies :
    • Le raisin, conservé depuis les vendanges de l’automne à Noël ;
    • Le melon d’eau de fin de saison a la particularité de bien se conserver ;
    • L’orange ou la mandarine, qui représente la richesse ;
    • Les dattes sont le symbole du Christ venu d’Orient ;
    • Un fruit exotique : principalement la banane.

Il est également possible de retrouver des spécialités typiquement provençales telles que les calissons d’Aix-en-Provence, la navette à Marseille ou le fruit confit à Apt.

Selon la tradition, chaque convive doit manger un peu de chacun des 13 desserts, accompagné de vin cuit, pour s’assurer bonne fortune pour toute l’année. Et les desserts doivent rester sur la table durant 3 jours, donc jusqu’au 27 décembre.

Jour de Noël, le 25 décembre

Le petit Jésus est positionné dans l’étable de la Crèche, le 25 décembre dès minuit.

Au lendemain du Gros Souper, on mange beaucoup et sainement au déjeuner. Autour d’une table décorée et garnie, la famille se rassemble pour déguster la dinde traditionnelle et autres gourmandises, arrosées des vins locaux. Auparavant on savourait les apéritifs préparés et conservés pour cette occasion, à base de vin aromatisé aux noix, à l’orange ou aux pêches. On termine le repas avec la bûche de Noël faite par le meilleur pâtissier local, accompagnée de pâtes de fruits délicates, de délicieux chocolats, et de liqueurs régionales.

En revanche, au soir du 25, la tradition impose une simple soupe à l’ail et aux herbes, c’est "l'aigo boulido".

Jour de l'aïoli, le 26 décembre

Autrefois, le 26 décembre était un jour férié. On mangeait l’aïoli en famille. C’était le repas d’adieu.

La Saint -Sylvestre, le 31 décembre

Le 31 décembre est l’occasion de réveillonner en famille ou entre amis. Célébrer l’année qui se termine et la nouvelle année qui débute. Le gui s’invite à cette fête où il est de tradition de s’embrasser sous son passage pour porter bonheur.

Jour de l'An, le 1er janvier

Traditionnellement, le 1er jour de l’année est chômé et on ne fait surtout pas la lessive !

Certaines traditions sont tellement ancrées dans la société qu'on ne s’interroge plus sur leurs origines. Autrefois, la période entre Noël et le Nouvel An ou l’Épiphanie était considérée comme une période intermédiaire. L’ancienne année n’était pas terminée, la nouvelle année n’avait pas encore commencé. La sagesse populaire dit que si l’on fait la lessive - ou le ménage- entre Noël et le 2 janvier, on s’attend à de mauvaises choses dans la nouvelle année.

Durant cette journée, les enfants vont souhaiter la bonne année aux ainés et aux amis proches recevant ainsi des étrennes.

L'Épiphanie, le 6 janvier

Les trois mages sont arrivés, annoncés au village par les galoubets et les tambourins. On mange en leur honneur une couronne briochée aux fruits confits dans laquelle est dissimulée une fève.

En Provence, nous faisons le gâteau des rois, et non la galette à base de pâte feuilletée et de frangipane ! On y introduit une fève, le légume sec, et une figurine en céramique : le santon. Autrefois, le gâteau était partagé selon le nombre de convives, plus une part, réservée « au pauvre », destinée au premier mendiant qui se présentait au logis.

Le plus jeune se place sous la table et désigne pour chaque convive, à l'aveugle, la part qui lui sera attribuée. Celui qui tire la fève devient le “roi” et doit alors apporter un gâteau au prochain repas.

La Chandeleur, le 2 février

Le 2 février marque la fin du temps calendal, 40 jours après Noël. Il est temps de ranger les crèches et les santons.

La Chandeleur se fête en mangeant des crêpes dont la forme rappelle celle du soleil que l’on évoque pour faire revenir le printemps.

En Provence, la tradition veut que l’on aille faire bénir une chandelle durant la messe et que l’on rentre dans nos maisons avec cette dernière allumée. Si la chandelle s’éteint avant d’arriver, cela est signe de mauvais présage. Une fois rentrée, la maîtresse de maison fait le signe de croix avec la chandelle devant chaque ouverture, portes et fenêtres, pour protéger la maison de la foudre. Autrefois, cette tradition visait à porter bonheur aux futures mères et faciliter un accouchement à venir.

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