A l’heure où on ne compte plus les groupes et marques qui retirent leurs intérêts de la Russie, la CCI Aix-Marseille Provence (CCIAMP) a organisé hier soir un webinaire. L’objet ? Etablir un premier bilan économique des entreprises du territoire qui commercent avec la Russie, la Bielorrussie et l’Ukraine, afin de leur proposer les aides disponibles. En attendant, selon Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIAMP, « de prochaines aides de l’Etat à venir. Le Premier ministre devrait les annoncer bientôt via un plan de résilience économique ».
Le décor est planté. La guerre en Ukraine, ou tout du moins ses conséquences, vont impacter durablement l'économie. « Nous organisons ce webinaire pour vous aider individuellement, faire le point sur vos préoccupations, connaître vos besoins », déclare Jean-Luc Chauvin. « Après deux ans de crise sans précédent, l’Europe est de nouveau au cœur d’un événement brutal, soudain, dramatique. La guerre est à 2 600 km de Marseille ».
Quel poids sur notre territoire ?
Une bonne vingtaine d’entreprises s’étaient connectées hier soir. La CCIAMP nous apprend que cinq entreprises de notre territoire possèdent au moins une filiale en Russie, une entreprise cinq des participations supérieures à 51 %. La Russie reste loin devant l’Ukraine en tant que partenaire économique. La première pèse 420,3 M€ à l’importation de notre territoire, contre 46 M€ en provenance d’Ukraine. « La Russie est notre 36e client, avec un bilan de 74,7 M€ à l’exportation. » On parle ici à l’export d’aéronautique, de matière plastique, de robinetterie, quand on importe principalement des produits chimiques, de l’huile et de la graisse.
Les premières recommandations
« La cybersécurité reste plus que jamais un enjeu majeur », poursuit Jean-Luc Chauvin. « Que vous ayez une activité sensible ou pas, il faut s’attendre à des cyberattaques, tous secteurs confondus. » Son premier conseil de bon sens ? Rester vigilant sur les mails en provenance de Russie, identifiés « .ru ». Mais aussi « établir dès maintenant une à deux sauvegardes par jour de ses fichiers sur un disque dur externe, non connecté au réseau de l’entreprise. » Le cloud pourrait subir des malveillances. « L’ensemble de vos collaborateurs doit rester vigilant, surtout si vous en avez en Russie, en Biélorussie et en Ukraine. » Parmi les entreprises et institutions connectées hier soir, citons la CMA CGM (qui travaille avec 1 100 marins Ukrainiens), Africalink, Farrugia peinture, mais aussi le comité régional Paca des Banques FBF, ou encore Julien Chenivesse, conseiller diplomatique auprès du préfet de la région Paca (il parle d’une « logique de siège et d’une crise qui s’annonce longue »). Chacune des entreprises qui a pris la parole avait pour principale préoccupation de « mettre en sécurité ses collaborateurs et évacuer leurs familles ».
La CCIAMP propose d’ailleurs de faciliter les démarches avec la préfecture, « pour un accueil en règle des réfugiés, qu’ils puissent avoir un accès rapide aux soins, à l’école, voire qu’ils puissent travailler. Ce sont des populations souvent très diplômées, qui parlent plusieurs langues ». Enfin, pour conclure, Jean-Luc Chauvin invite l’ensemble des entreprises directement impactées à se faire connaître de ses services. L’institution se fait déjà le relais sur son site des adresses mails et fiches infos nationales, à destination des entreprises.
Plus près de nous, d’autres webinaires d’informations et d’échanges devraient suivre…
