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Grands projets : Le GPMM va investir 82 M€ en 2018

Le Grand port maritime de Marseille (GPMM) poursuit la diversification de son business model. En 2018, le premier port de l'Hexagone prévoit d'investir 82 millions d'euros dans l'amélioration et le développement de ses infrastructures. Détails.
Le GPMM va investir 82 millions d'euros.
D.R. - Le GPMM va investir 82 millions d'euros.

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Le résultat 2017 du Grand port maritime de Marseille (GPMM) est stable à 80,7 millions de tonnes. Le boom du trafic conteneurs (+10% avec 1,4 million d'EVP traités) a compensé le nouveau recul du trafic d'hydrocarbures (- 2,7 Mt liés à l'arrêt de l'importation de pétrole brut par la raffinerie de la Mède). Sans les produits pétroliers, le résultat du premier port de l'Hexagone affiche une hausse de +8%. Une progression qui tire le chiffre d'affaires vers le haut à 160 millions d'euros (+7,3%). Fort de ces bons chiffres, le GPMM va poursuivre son programme d'investissements en 2018. Après les 48 millions injectés l'an dernier dans le développement de ses infrastructures, le port phocéen prévoit de d'investir 82 millions d'euros d'ici la fin de l'année 2018.

Inscrit pour l'essentiel dans le projet stratégique 2014-2018 du GPMM, « cet effort doit permettre à l'établissement de conforter sa stratégie de diversification des trafics en vue de préparer la fin de la rente pétrolière », indique Christine Cabau-Woehrel, la présidente du directoire du port. Est ainsi programmée la poursuite du projet d'aménagement du nouveau terminal international du Cap Janet (devis : 12 M€ HT). Piloté par l'agence Arep Architectes, ce chantier phare vise à regrouper sur un terminal unique d'ici 2020 le trafic passager Maghreb opéré aujourd'hui à la fois au Cap Janet (Maroc et Tunisie) et à la Joliette (Algérie). La création de cette nouvelle gare maritime (1 800 m2) doit permettre de libérer l'espace du môle J2, situé entre le J1 et la Major. Une emprise de plusieurs hectares que le GPMM espère valoriser dans le sillage de la reconversion du hangar J1.

Le terminal actuel du Cap Janet est aujourd'hui sous dimensionné : il peut certes recevoir conjointement deux navires, mais ses équipements sont loin de répondre aux standards d'accueil internationaux. Sa montée en gamme sera donc l'objet de la reconfiguration instiguée par le GPMM. Actuellement en phase d'esquisse, le nouvel équipement jouxtera le hangar 16 qui sera reconverti en parc d'embarquement sur deux niveaux (16 000 m2). L'opération impliquera également l'aménagement de circuits et de terre-pleins sur 20 hectares.

8 groupements en lice pour le J1

Dans les prochaines semaines, le port engagera le chantier de « la rotule » appelée à relier les deux quais du terminal à conteneurs de Fos-sur-Mer. Deux ans de travaux et une enveloppe de 30 millions d'euros seront nécessaires pour aménager un nouveau quai (243 m de long sur 17 m de haut) entre les deux quais existants afin d'assurer la liaison avec le terminal Fos 2XL. L'opération impliquera également la création d'un terre-plein en arrière du nouvel ouvrage (sur 2 ha).

Autre dossier emblématique, le projet de reconversion du hangar du J1 devrait connaître une avancée décisive cette année. Le 9 janvier, le GPMM a enregistré les offres de huit groupements pluridisciplinaires associant promoteurs, constructeurs, investisseurs et le gotha des architectes (Norman Foster, Jean-Michel Wilmotte, etc). « Quand je pense que certains pensaient que nous n'aurions aucune proposition... Les huit dossiers sont formidables ! », s'enthousiasme Jean-Marc Forneri, le président du conseil de surveillance du GPMM. Au mois de juin, ces dossiers seront examinés par un jury qui sélectionnera trois à quatre candidats avant la désignation du lauréat prévue au début 2019.

Des urbanistes pour les bassins Est

Après avoir commercialisé 55 hectares de terrains au service de projets logistiques et industriels, le port poursuit sa stratégie de valorisation foncière. « L'ère du tout industrie est derrière nous. Nous avons besoin d'une vision alliant vocation industrielle et développement de nouvelles activités en liaison avec la ville », explique Jean-Marc Forneri. Une mixité illustrée par les Terrasses du Port. Ce centre commercial développé par Hammerson (233 000 m2 de surface de plancher) est ancré dans le domaine portuaire. Mais son rez-de-chaussée abrite des zones d'embarquement des passagers des ferries. Afin de l'épauler dans cette redéfinition, le GPMM lancera avant la fin de l'année une consultation pour sélectionner un urbaniste qui planchera sur le réaménagement des 400 hectares du périmètre des bassins marseillais (appelés les « bassins Est » par opposition aux « bassins Ouest » situés à Fos-sur-Mer). « Avec de grands urbanistes, il s'agira de voir ce que l'on peut faire de ces espaces aménagés au XIXe et au début du XXe siècles », indique Jean-Marc Forneri. Les concepteurs devront notamment identifier les moyens de raccorder le port à la ville qui jouxte ses grilles. « Il faudra s'inspirer de la capillarité que nous avons déployée avec Euroméditerranée sur les Terrasses du Port. Plus largement, chaque projet de reconfiguration des quais devra intégrer les problématiques urbaines, notamment les enjeux d'accessibilité. « On ne peut pas réfléchir en vase clos. La porosité implique une vision globale associant les multiples partenaires du port : la ville, la métropole, la SNCF, l'Etat, etc » énonce M. Forneri.

A cette aune, l'élaboration de ce master plan devra s'inscrire dans le cadre de la charte ville-port. Ce modus vivendi qui sera bientôt élargi à la métropole est censé organiser les relations entre le GPMM et la ville de Marseille. « Le port est dans la ville et la ville est dans le port. Il serait inconcevable de ne pas associer la ville et la métropole à notre démarche », assure le dirigeant. En toile de fond de cette démarche, le port ne fait pas mystère de ses intentions : valoriser le foncier pour dégager de nouvelles recettes. A l'instar de la reconversion réussie des quais de l'Hudson River à New York, les dirigeants du GPMM voient en l'aménagement urbain un moyen de (re)valoriser leur patrimoine. Avec une limite martelée par Christine Cabau-Woehrel, la présidente du directoire du port : « Cette porosité nouvelle ne devra pas brider l'activité industrialo-portuaire ».

AMI pour 1,4 ha à l'Estaque

Sans attendre la définition de ce plan guide, le port saisit les moindres opportunités. D'ici le mois de mars, il compte ainsi lancer un nouvel appel à manifestation d'intérêt pour céder des droits à construire sur 1,4 hectare à l'Estaque. Cet AMI fait suite aux deux autres lancés en décembre 2017 pour la cession de parcelles pour des projets logistiques à Fos-sur-Mer. Le premier AMI concerne la mise à disposition de 50 hectares via des baux à construction dans le secteur de la Feuillane ; le second concerne la location de 11 hectares dans le secteur de la darse 3-Brûle Tabac à des constructeurs d'automobiles en quête de sites de stockage pour leurs véhicules neufs.

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