Complet le dimanche pour la course et le samedi pour les essais, pas loin de l’être le vendredi de mise en route, le challenge était réussi avant le début du week-end de Grand Prix de France de Formule 1 sur le circuit du Castellet dans le Var qui vient de s’achever. Plus de 200 000 personnes en trois jours, une première selon Eric Boullier, directeur général du Grand Prix, dépassant le record initial de 160 000 spectateurs en 2018 :
« C’est l’édition la plus pleine et la plus réussie. Nous avons su répondre à l’attente énorme, avec du spectacle sur et en dehors de la piste, notamment via le retour des concerts. En outre, le plan mobilité déployé n’a jamais été aussi efficace. »
Retombées économiques en pole…
Comme la course automobile, et notamment la Formule 1, un Grand Prix peut réserver des surprises. Bonnes, comme les retombées économiques, ou mauvaises, comme les difficultés initiales de mobilités ou la crise sanitaire mondiale. Le retour en 2018 de la reine des courses sur le mythique circuit Paul Ricard, qui n’avait plus reçu le Grand Prix de France de la spécialité depuis 1990, est avant tout une bonne nouvelle pour l’économie régionale et l’effet de levier que provoque un tel événement planétaire, en premier lieu dans le Var et les Bouches-du-Rhône.
Au-delà des 70 millions de retombées (directes et indirectes) en moyenne selon l’étude Deloitte et de l’impact sur l’emploi (maintenu ou créé), la notoriété et l’attractivité de la région est à chaque fois sous le coup des projecteurs avec plus de 500 millions de téléspectateurs.
Cinquante millions d'euros pour reconstruire Thecamp
La première année avait connu un très fort engouement mais avec des difficultés d’accès traduites par des heures de bouchons ; la deuxième année avait fait carton plein, corrigeant la trajectoire des mobilités ; la 3e année avait été annulée pour cause Covid ; la 4e s’est faite en jauge limitée pour les mêmes raisons ; et cette 5e année a renoué avec le franc succès organisationnel. Bémol néanmoins sur l’impact économique au regard de la période du 22 au 24 juillet, moins propice qu’un juin ou en septembre pour booster l’activité touristique qui est déjà en plein pic.
Pour autant, l’image d’une région vivante, belle, ensoleillée, aux offres multiples, relayée par les télévisions du monde, est une formidable campagne de promotion, de nature à permettre au GIP Grand Prix (groupement d’intérêt public) de marquer des points alors que le renouvellement du Grand Prix de France au Castellet est à la discussion avec les instances internationales de la discipline, après ce premier contrat de cinq ans.
… et course au développement
Plusieurs options sont sur la table : une reconduction identique, partielle (un an sur deux) ou arrêt total et renvoi dans les stands ? Les enjeux sont forts, y compris dans la perspective d’aménagement du territoire et de développement aux alentours : déviation routière, croissance du parc d’activités de Signes, déploiement d’une filière mobilité durable et prévention… La Région Paca s’y emploie, la CCI du Var et la Chambre régionale également, de même que nombre d’acteurs économiques et politiques.
Au regard des moyens colossaux et souvent largement supérieurs aux nôtres consacrés désormais par nombre de villes et de pays concurrents, l’appréciation par les pilotes du circuit Paul Ricard, celle des spectateurs et la réussite de cette édition suffiront-ils pour garder l’événement dans la région, voire pour conserver un Grand Prix en France ? « La plupart des choses sont faciles lorsque quelqu’un vous montre le chemin », disait Christophe Colomb. A suivre...