Serge Gainsbourg nous quittait le 2 mars 1991. Une perte irremplaçable de l'artiste, dont le culte n’a jamais faibli. Pour preuve, l’engouement incroyable autour de l’ouverture de la future Maison Gainsbourg, prévue au printemps 2022. En effet, sa fille Charlotte Gainsbourg ouvrira les portes de son légendaire pied-à-terre du 5 rue de Verneuil, à Paris, transformé en musée, librairie, café et piano-bar. Un lieu protéiforme qui aurait sans doute plu à son père, lui qui n’entrait dans aucune case et qui aimait autant le funk que le reggae, le jazz que le classique, la peinture que la littérature ou le cinéma.
Un vrai défi artistique
Baptisée « Gainsb’art, l’homme à la tête de l’art », cette exposition est le fruit de la rencontre entre David Pluskwa et Roberto Battistini, auteur en 1985 d’une série de portraits de Gainsbourg. Sur une idée originale du photographe, le galeriste a donc proposé à une partie de sa team de choisir parmi plusieurs portraits de l'artiste et d’en réinventer le modèle. Si certains sont restés fidèles à leur style originel, d’autres, à l’image de Jonone, de Skunkdog ou de Eric Liot ont su créer avec l’image de Roberto Battistini une alchimie inédite. « JonOne n’aime pas ce genre de collaboration, nous apprend son galeriste, mais étant fan de Gainsbourg, dont il a connu l’œuvre en arrivant en France dans les années 80, il a accepté ». De son côté, Skunkdog a laissé mûrir sa créativité six mois, avant de s’approprier le portrait, avec les codes qui font sa signature. « Pourtant, dans ma peinture, je suis "no icon". Je déteste les idoles, nous dit-il. Je suis né en 1968. J’ai grandi avec trois piliers : la peinture du daron, "The Freewheelin" de Bob Dylan et "Histoire de Melodie Nelson" de Serge ». Il ne pouvait donc refuser l’invitation…
Les artistes invités
Roberto Battistini a convié, depuis quelques années déjà, différents artistes contemporains majeurs à jouer avec ses images. Roberto Battistini sortira d’ailleurs bientôt un documentaire sur la genèse de ce projet artistique. Ici, les artistes s’expriment non seulement avec leurs pinceaux, mais aussi avec de la vidéo ou de l’art cinétique. Peter Klasen, Pierre-Marie Lejeune, Gérard Guyomard, ou encore Catherine Ikam & Louis Fléri font partie de la vingtaine d’œuvres exposées à la galerie. Et s’il leur a proposé à tous 7/8 photos, deux sont sorties du lot, reprises par l’ensemble des artistes : sa photo de Gainsbourg en Dali, avec sa légendaire moustache et ses yeux écarquillés, et une autre, où l’artiste est coiffé d’un béret.
Une exposition brillante à voir jusqu’au 24 décembre, à la galerie David Pluskwa.