Objectif atteint ! La 3e édition du Salon des entrepreneurs Marseille Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui s'est déroulée les 11 et 12 octobre au parc Chanot, a dépassé les 10 000 visiteurs. Ce chiffre, en constante augmentation depuis la création du salon - 8 000 pour l'édition 2016, à titre d'exemple -, fait de cet événement le plus grand rassemblement annuel d'entrepreneurs de la région.
Conférence d'ouverture
Dès le début du salon, le ton est donné avec de nombreux invités - politiques et chefs d'entreprise locaux - pour la conférence d'ouverture. Résultat ? Un amphithéâtre plein à craquer. Dans la salle, environ la moitié des personnes a déjà créé une société et une autre moitié souhaite lancer une structure dans les prochaines années.
Didier Parakian, adjoint au maire de Marseille, en charge de l'économie, des relations avec le monde de l'entreprise et de la prospective, a cité les atouts de la ville et a rappelé aux entrepreneurs que « vous êtes chez vous ici ». Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence (CCIMP), a quant à lui insisté sur « l'ouverture de la ville vers la Méditerranée, l'Afrique. C'est un atout considérable. »
Gérard Gazay, vice-président d'Aix-Marseille Provence, a souhaité mettre en avant les deux sujets sur lesquels tout le monde s'accorde : « le fait de se regrouper. Et de faire du développement économique un axe fort. » Pierre Grand-Dufay, conseiller régional Paca, président de la commission « Economie et emploi », a cité « le guichet unique du financement mis à la disposition des entrepreneurs par la région : le 0805 805 145 ».
Enfin, Richard Curnier, directeur régional Paca de la Caisse des dépôts, a mis en avant «La Fabrique à entreprendre, qui fédère et renforce la visibilité des acteurs et dispositifs d'aide destinés aux porteurs de projet ».
Avoir du culot
Pas de doute pour ces personnalités du monde économique et politique : plusieurs atouts sont nécessaires pour réussir sa création d'entreprise. « Il faut avoir du culot. Et bénéficier du soutien d'un parrain, d'un modèle pour un jour le dépasser », estime Didier Parakian. Pierre Grand-Dufay en est persuadé, « il faut faire confiance à son intuition. Il faut oser. Par exemple, il faut imaginer un développement à l'international dès le départ. » Pour ceux qui en doutent, Jean-Luc Chauvin l'annonce haut et fort, « être entrepreneur, c'est fabuleux. C'est bon de décider ce qu'on veut faire. Etre entrepreneur, ce n'est pas grave, ce n'est pas une maladie. Si vous ne tentez pas, vous ne réussirez jamais. Si vous tentez, vous ne réussirez pas toujours. »
La parole a ensuite été donnée à des chefs d'entreprise locaux. Parmi eux, Rodolphe Saadé, directeur général du groupe CMA CGM, qui a raconté son parcours et celui de sa société. « Il a fallu travailler très très dur pour devenir le 3e armateur mondial. Avec de l'ambition, une volonté et un esprit d'entreprendre. » Comme toutes les sociétés, CMA CGM est également passée par des situations difficiles. Rodolphe Saadé a cité l'attaque, en 2008, par des pirates, du Ponant, un voilier trois-mâts de croisière appartenant au groupe. Mais aussi la crise des subprimes qui a notamment entraîné l'effondrement du marché maritime. Son conseil ? « Toujours se souvenir que nous sommes là sur du long terme. »
Il a ensuite parlé des différentes opérations réalisées par CMA CGM pour aider des sociétés du territoire à se développer (CMA CGM Ventures, partenariat avec Le Carburateur, investissement dans thecamp etc.). L'occasion était trop belle pour ne pas parler d'un de ses souhaits : « que Marseille ait un incubateur. Paris, Lyon, Toulouse ont un incubateur, c'est dommage que Marseille n'ait pas le sien. Nous allons prendre position pour que cela se fasse. Nous allons investir et héberger certaines start-up. Nous allons vous donner un coup de main. » L'incubateur devrait voir le jour en juin 2018.