Les Nouvelles Publications : Il existe déjà beaucoup d'organisations, associations, qui se battent sur ce terrain de la protection de l'environnement. Cela ne risque-t-il pas de nuire à la visibilité et donc à l'efficacité de celui que vous lancez ?
Christophe Caille : Je suis de ceux qui pensent que ces dynamiques-là s'additionnent plus qu'elles ne se concurrencent.Au regard de la situation, c'est plutôt une bonne chose qu'il y ait de plus en plus de mouvements de ce type car cela montre qu'il y a de plus en plus de gens qui s'impliquent. Et plus on est nombreux à agir, mieux c'est pour la planète car cela ne peut que faire émerger davantage de nouvelles solutions ! Et puis, chacun a ses propres spécificités.
Quelles sont-elles concernant Entrepreneurs pour la planète ?
Nous nous adressons directement aux chefs et aux dirigeants d'entreprise pour qu'ils se mobilisent et s'impliquent personnellement afin d'engager ensuite leur propre entreprise et collaborateurs. A partir du moment où cet engagement est porté par le dirigeant lui-même, on est sûr en effet que ce n'est plus de la com' mais une réelle démarche d'engagement. Comme pour n'importe quel sujet mené dans une entreprise, que ce soit une certification visée, un nouveau projet d'activité ou de développement ou encore une politique visant à la satisfaction de ses collaborateurs au travail, si ce n'est pas défendu par le dirigeant lui-même, ça ne fonctionne pas.
L'entreprise a été trop exclue jusqu'à présent de la préoccupation environnementale et c'est à mes yeux une erreur collective car ce n'est pas le seul pré-carré des associations, des ONG et des pouvoirs publics.
Une erreur qu'on peut corriger comment ?
En remettant les dirigeants et avec eux leurs entreprises au cœur de l'effort collectif. L'entreprise doit devenir une partenaire à part entière de la protection environnementale d'autant plus qu'il existe aujourd'hui une véritable prise de conscience. Dans une récente enquête 88 % des chefs d'entreprise interrogés à ce propos pensent qu'il faut agir maintenant et surtout qu'ils en ont envie.
Il faut donc les aider à se mettre en action et c‘est justement la vocation de notre mouvement qui va leur faciliter la tâche pour rentrer en contact avec des porteurs de projets vertueux à travers notre plateforme où de leur côté, ces derniers font part de leur projet et de leurs besoins. Le chef d'entreprise peut partager son savoir-faire d'entrepreneur et à l'inverse, le porteur de projet, de préférence du même territoire, lui apporter sa vision de l'environnement et l'aider ainsi à intégrer à son tour la composante environnementale dans sa propre stratégie entrepreneuriale. C'est un binôme gagnant-gagnant que j'ai moi-même expérimenté et vécu en tant que dirigeant et créateur d'entreprise.
Les entreprises ont les vraies capacités à changer les choses, comme proposer des produits vertueux, dans des délais très courts tandis que les changements de comportement vont, eux, prendre une à deux générations. De toute façon, il n'y a pas le choix. Une entreprise qui n'évoluera pas dans ce sens ira à terme au-devant de difficultés.
Des soutiens et des projets
Entrepreneurs pour la planète a déjà reçu le soutien de partenaires institutionnels (Département des Bouches-du-Rhône, Métropole Aix-Marseille Provence, Agence régionale pour l'environnement - Agence régionale de la biodiversité, UPE 13…) et privés (Thecamp, Fondation Crédit agricole Alpes Provence…). Il dispose aussi d'une vingtaine d'ambassadeurs appartenant à de grandes entreprises et porte-paroles de son action collective. Sa plateforme accueille déjà plusieurs projets locaux, à consulter.