Les visages sont inquiets… Si les échanges sur l'avenir du réseau consulaire régional et territorial n'ont pas filtré, à la fin de l'assemblée générale de la Chambre de commerce et d'industrie de région (CCIR) Provence-Alpes-Côte d'Azur, ce 25 octobre à Marseille, l'ambiance est lourde. Alors que les messages envoyés par le gouvernement sont franchement mauvais pour le maintien du modèle consulaire français, les chefs d'entreprises élus s'interrogent sur l'avenir de leur maison commune. Ils cherchent des pistes pour se réformer, comme l'ont fait les chambres consulaires en Espagne.
Après avoir pris la parole sur le sujet lors d'une conférence de presse le 2 octobre, Roland Gomez, le président de la CCIR, a organisé une table ronde pour avancer dans les réflexions. La mutualisation est privilégiée avec le Medef et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
« Etre innovants et proposer des solutions »
Pour Bernard Kleynhoff, élu à la Région et ancien président de la CCI Nice Côte d'Azur, il est important de « garder le lien entre les CCI et leur territoire. La proximité est dans le réseau consulaire ». Ce dernier a rappelé que la Région a déjà une convention avec la CCI régionale, comme va l'imposer la loi Pacte pour rationaliser les politiques économiques locales. Il reconnaît que « nous n'avons plus les moyens de financer les mêmes services plusieurs fois. Il nous appartient à nous, chefs d'entreprises, d'être innovants pour proposer des solutions efficaces ». Des pistes de mutualisation pourraient être trouvées sur l'export et les services aux entreprises.
Jean-Luc Monteil, président du Medef Paca, ne dit pas autre chose en mettant en avant la nécessité « d'être complémentaires sur les territoires » entre le mouvement patronal et les CCI. « Notre pays se priverait d'un atout considérable de ne plus avoir des entrepreneurs qui s'engagent bénévolement dans des opérations locales de pilotages de l'économie. Je ne crois pas que cela puisse être remplacé par des fonctionnaires étatiques. » Pour le patron des patrons en Paca des pistes existent pour améliorer les mutualisations, notamment sur l'export avec les moyens du Medef International. « Il faut arrêter de multiplier les actions où on se marche dessus. Nous devons identifier les offres de service du réseau et des organisations patronales pour être en complémentarité, éviter d'intervenir sur le même sujet. »
Pour l'élu du Medef, la conséquence de cette réforme serait « la rupture dans les bassins de vie des territoires. Si dans les zones rurales on enlève les CCI, on retire un acteur local important. »