Les Nouvelles Publications : Les Rendez-vous du courtage est le seul événement en région consacré aux courtiers et assureurs. Quelle est la particularité de ce salon ?
Didier Boranian : Non seulement cet événement n'est organisé qu'à Paris et Marseille mais en plus il ne s'agit en aucun cas d'une réplique de la manifestation parisienne. C'est un rendez-vous ancré à Marseille avec tous les acteurs régionaux qui se mobilisent et échangent sur la profession, l'actualité législative. Un endroit pour découvrir de nouveaux assureurs de niche, pour faire du business puisqu'on retrouve ceux avec qui nous travaillons au quotidien. Ici les dossiers avancent.
La place du courtage marseillaise est dynamique et active ce qui justifie pleinement l'organisation d'une manifestation. La précédente édition a réuni 75 exposants, fournisseurs de produits d'assurance, et 1211 courtiers et intermédiaires en assurance.
Comment définirez-vous cette place du courtage, justement ?
Il s'agit à 90% de courtage de proximité, c'est-à-dire des professionnels qui réalisent moins de 700 K€ de chiffre d'affaires et comptent moins de cinq salariés. Il y a des spécialistes sur un domaine précis mais aussi et surtout des généralistes.
Une large part du salon est consacrée aux changements réglementaires qui touchent la profession. Les courtiers sont-ils menacés ?
Le secteur de l'assurance fait face à de nouvelles exigences réglementaires, fiscales et prudentielles. Il ne s'est rien passé pendant des années et là, beaucoup de nouveautés sont à prendre en compte. Mais les courtiers étaient prévenus. Les dossiers arriveront très bien à passer ce cap un peu difficile.
A titre d'exemple, à l'initiative de la Direction générale du Trésor, une réforme de la profession de courtier d'assurance est actuellement en cours. Elle vise à faire évoluer la profession vers un modèle d'autorégulation assurée par des associations professionnelles. Ces dernières assureront des missions en matière de médiation, formation et vérification des conditions d'accès à la profession. Concrètement, au 1er janvier 2020, les intermédiaires auront l'obligation d'adhérer à une association pour être immatriculés à l'Orias [registre des intermédiaires en assurance, banque et finance, NDLR]. Durant le salon, la Chambre syndicale des courtiers d'assurances et Planète Courtier, qui ont prévu de se rapprocher et de créer une association qui sera candidate pour remplir cette délégation de service public, seront face à face pour répondre aux questions des visiteurs sur le sujet.
Pouvez-vous nous expliquer les problèmes récents concernant l'assurance construction ?
Ces derniers mois, il y a eu sur ce marché des faillites et des retraits d'assureurs. Les courtiers qui sont actifs sur l'assurance construction doivent chercher les bons interlocuteurs. Je ne peux que leur recommander beaucoup de prudence et une transparence totale vis-à-vis de leurs clients.