Il en ressort que 97 % des répondants estiment qu’agir avec intégrité est important pour contribuer au développement pérenne des affaires. Cependant, seulement 33 % d’entre eux pensent qu’agir selon des standards éthiques est une composante importante de l’intégrité. La pandémie a fortement accru la difficulté des entreprises à développer des affaires de manière éthique.
Le phénomène s’aggrave au sein du conseil d’administration, presque trois fois plus susceptible d’ignorer la conduite non éthique de tiers que les employés (17 % contre 6 %), cinq fois plus susceptible de falsifier les documents financiers (15 % contre 3 %) et six fois plus susceptible d’induire en erreur des tierces parties tels que des auditeurs (18 % contre 3 %). Au plus haut niveau, les standards d’intégrité ont considérablement chuté à la suite de la pandémie, les dirigeants semblent devenir plus tolérants envers des comportements non éthiques, en particulier vis-à-vis d’eux-mêmes.
L’innovation digitale et la transformation augmentent la perception du risque du top management lors d’acquisitions, de partenariats d’affaires ou d’investissements dans d’autres entreprises. La cybersécurité et la manipulation des comptes ou fausses déclarations inquiètent particulièrement. L’analyse forensic* de données permet aujourd’hui de cartographier le comportement humain et d’aider l’entreprise à identifier des risques potentiels. Désormais, la technologie doit faire partie intégrante de la stratégie de compliance** de l’entreprise.
Développer la culture de l’intégrité
Comme le souligne cette étude, la notion d’intégrité fait lentement son chemin et pourtant, l’appétence pour les comportements non éthiques augmente. La mise en place d’une culture d’intégrité passe par l’éducation, en continuant les efforts de communication et de sensibilisation. Cette culture d’intégrité doit s’accompagner d’un programme de compliance robuste.
Ainsi, l’évaluation de ces risques de fraude et de corruption doit être placée au cœur de la démarche de protection de l’entreprise. Pour faire face à ces risques, et dans le cadre de la loi Sapin 2, la mise en place d’un dispositif de contrôle et d’évaluation interne efficace est nécessaire. Ce huitième et dernier pilier de la loi consiste à s’assurer de l’adéquation et de l’efficacité des mesures de prévention et de détection de la corruption. La troisième ligne de maîtrise, l’audit interne, garant du dispositif, remplit ainsi ses fonctions traditionnelles : il conduit des revues de l’efficacité de la gestion du risque de compliance et met en évidence les faiblesses du dispositif, afin de les corriger.
* L’analyse forensic est une science qui s’intéresse à la recherche de preuves sur des supports numériques pour comprendre un comportement, remédier à un incident et aider à prendre des décisions éclairées.
** La compliance (ou conformité) représente les processus destinés à garantir que l’entreprise, ses dirigeants et ses employés respectent les normes légales et éthiques.