Les Nouvelles Publications : En quoi ce congrès constitue-t-il un temps fort pour votre profession ?
Colette Weizman : Le principe de ces deux jours est de nous réunir et d’échanger sur nos problématiques du moment. C’est également l’occasion de rencontrer nos partenaires et de leur exposer nos nouvelles demandes et attentes. Nous profitons aussi de cette visibilité pour faire remonter des messages forts à la Direction régionale des finances publiques qui sera présente. Nous envisageons enfin d’être force de propositions en matière d’emploi sur le territoire. Un sujet qui intéresse nombre d’entreprises.
Quel est le fil rouge de cette 10e édition ?
Ces dernières années, nous avons beaucoup parlé de numérisation, digitalisation, intelligence artificielle. Il est temps de nous focaliser sur le management et l’intelligence émotionnelle. C'est d'autant plus important aujourd’hui que nous faisons face à des tensions sur le marché du travail. Si l’humain n’est pas au coeur de nos préoccupations, nous allons avoir de sérieux problèmes de recrutements et nos pépites vont partir en entreprise ou dans une autre profession. Nous avons donc décidé de sortir la tête du guidon et de nous intéresser à ce sujet. Il est temps pour les 2 200 professionnels du chiffre, du conseil et de l’audit, d’intégrer de nouveaux modes de management pour attirer les nouvelles générations et gagner encore en performance.
Ensuite, avec nos clients, nous devrons aller au-delà des indicateurs traditionnels pour intégrer, par exemple, des données extra financières et plus largement la responsabilité sociale et sociétale des entreprises.
Quelles actions menez-vous, en dehors de ce congrès, pour mettre en avant votre profession, notamment vis-à-vis des plus jeunes ?
Cette année et pour la première fois, nous étions partenaires du Delta Festival qui s’est tenu du 29 juin au 3 juillet sur les plages du Prado à Marseille. Il s’agit du premier événement étudiant d'Europe et nous avons pu leur faire connaître nos métiers grâce à un stand dédié.
Pour être plus attractifs, nous souhaitons aller dans les collèges, lycées et écoles et participer davantage à la vie des différents cursus. C’est ainsi que nous proposons le label "Ecole de la profession" pour créer une communauté d'établissements au plus proche des cabinets. Dans la région l’Institut supérieur d'études comptables (Isec), l’Edhec et l'Université d'Aix-Marseille ont obtenu ce sésame.
Quel regard portez-vous sur l’économie post-crise sanitaire ?
Je constate que le tsunami des liquidations judiciaires n’a pas eu lieu, que la relance est là et que les carnets de commande sont pleins. Les entreprises veulent sortir de ce marasme. Malheureusement la guerre en Ukraine risque de figer les choses, d’empêcher les investissements de se réaliser. La pénurie de main-d'œuvre, de matières premières et la hausse de l’inflation seront à suivre de très près également. En attendant je ne peux que conseiller à tous de jouer le jeu en faisant travailler et en consommant local.