"Un effet tsunami" : c’est ce qu’annonce Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille Provence, à l’occasion de ses vœux à la presse le 27 janvier, si le projet de cité judiciaire à Marseille se concrétise hors du centre-ville et de l’emprise actuelle du palais de justice. Il pointe de la part de l’Etat un « problème de méthodologie » et redoute « une décision brutale » qui entraînerait le départ de tous les personnels rattachés à l’activité du palais, mais aussi les retombées que provoquerait pour les commerces et établissements environnants la perte de tous les justiciables et professionnels qui les fréquentent.
« On augmenterait le taux de vacance en centre-ville, on y détruirait encore un peu plus d’emplois alors qu’on se bat pour qu’il soit la vitrine du territoire », confie-t-il. Jean-Luc Chauvin a donc décidé de mobiliser les équipes de la chambre sur la réalisation d’une « étude d’impact sérieuse » apte à inventorier tous les aspects et conséquences d’un éventuel transfert et à « éclairer l’Etat ».
« L’ambition est légitime de vouloir faire mieux pour le fonctionnement de la justice, mais nous sommes résolument opposés, et nous ne sommes pas les seuls, à un projet sans étude de ses impacts. Nous voulons démontrer que l’on pourrait faire la même chose, sur plusieurs bâtiments existants ».
Une zone franche en centre-ville ?
Il se refuse à voir se reproduire la situation du déménagement des services du conseil départemental des Bouches-du-Rhône du centre de Marseille vers le 13e arrondissement et le quartier de Saint-Just. « On abime d’un côté sans créer de l’autre. Ce transfert n’a pas engendré l’activité économique annoncée à Saint-Just ». Si la cité judiciaire devait aboutir ailleurs, le président de la CCIAMP assure qu’il réclamera la mise en place « en extrême urgence » d’une zone franche dans le centre marseillais. Le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, avait promis en février 2022, lors de sa venue à Marseille, un complexe judiciaire de 40 000 m2 au total pour 2028.