Patricia Aharonianexerce un métier qu’elle aime plus que tout. Il suffit de l’écouter parler de « ses » mamies pour le comprendre. Après une carrière dans le médical, en psychiatrie, et à la suite d’un accident de travail, elle entame une formation d’esthéticienne. Elle s’installe alors à son compte et part à la rencontre des personnes âgées, notamment au sein des hôpitaux et des maisons de retraite.
« Je fais ce métier depuis trois ans pour donner du bonheur à une population souvent seule et rarement bichonnée. »
A l’en croire, elle s’investit à 100% dans cette mission. Et s’attache. « C’est très difficile de voir ses clientes partir », avoue-t-elle.
Ouvrir des portes
Malheureusement, Patricia Aharonian se heurte à certains problèmes de taille. « J’ai frappé à beaucoup de portes mais je n’arrive pas à avoir assez de lieux (maisons de retraite, hôpitaux, centres spécialisés) pour gagner ma vie. » Et pourtant, elle est certaine du bienfait de son travail. « Ce n’est pas parce qu’on reste dans un lit que l’on n’a pas le droit de se faire du bien au corps. » Si les familles des personnes âgées la soutiennent, elle a pourtant du mal à se positionner, notamment vis-à-vis du personnel médical. Pourtant, « je veux juste rendre mes clientes belles ». Pour elle, pas de doute :
« Les coiffeuses sont beaucoup plus acceptées. C’est entré dans les mœurs. Alors que mon métier n’est pas encore considéré comme utile. »
En attendant, elle poursuit son activité même si son comptable a récemment tiré la sonnette d’alarme. Mais aussi son médecin : « j’apporte tout mon matériel avec moi. C’est-à-dire une valise au moins. S’ajoute à cela le fait que les mamies doivent bien souvent être déplacées et que personne ne peut m’aider. D’où quelques douleurs au dos. » Elle espère avoir un peu de chance courant 2016 afin d’ouvrir certaines portes restées jusqu’alors fermées.
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