Des figurines de personnages de mangas qui ornent le sas d’entrée, puis une salle lumineuse où plus de 15 000 références de ces bandes dessinées japonaises sont à découvrir, dans des piles et étals où elles côtoient quelques bandes dessinées franco-belges, mais aussi des comics américains. Le tout entouré de murs décorés par des vignettes de BD, sous un plafond orné de 63 lanternes rouges : c’est le décor insolite qu’offre la librairie « Tsundoku » (qu'on pourrait traduire en français par : acheter des livres en quantité déraisonnable, les empiler pour les lire plus tard, voire ne jamais les lire), qui a ouvert ses portes le 18 juillet dernier au numéro 49, cours Pierre-Puget, dans le 6e arrondissement de Marseille.
Et le visiteur de cet îlot de culture nippone, à deux minutes de la station de métro « Estrangin », en face du palais de justice et à deux pas du Vieux-Port, est alors loin d’être au bout de ses surprises. Une fois emprunté le couloir orné de dessins au fond de la salle, sorte de « sas de décompression », on découvre l’Espace lounge, véritable immersion dans un « little Tokyo » via la reconstitution d’une ruelle de la capitale japonaise, qui abrite notamment jeu de go et borne d’arcade. Un lieu qui sera dédié aux dédicaces et à l’événementiel, et où seront prochainement proposées de petites collations via du snacking ou des limonades japonaises.
Librairie Vauban, une ouverture essentielle
Une boutique indépendante insolite qui est née sous la férule des trois associés de la librairie Tsundoku, Thomas Bidault, Sullivan Rouaud et Damien Marchetti. « Je connaissais déjà Sullivan et il a rencontré Damien en début d’année », raconte Thomas. Les trois, passionnés de BD, ont alors envie de mener à bien un projet de librairie. C’est leur étude de marché qui les amène ensuite à jeter leur dévolu sur Marseille. « C’est la deuxième ville de France et le rapport librairies par habitant était l’un des plus faibles. Damien était le local de l’étape, et on ne comptait que deux-trois librairies spécialisées BD et une seule dans le manga », explique le jeune homme qui, pour sa part, souhaitait quitter la capitale.

Des lieux imaginés par un auteur de BD
Vient ensuite l’opportunité de s’installer cours Pierre-Puget. « Au départ, c’est une artère qui n’est pas très passante. Mais on a décidé de relever le pari en se disant qu’il s’agissait d'un endroit facilement localisable. Et ce local a répondu à toutes nos envies et fantasmes », indique Thomas. Bien leur a pris au vu du « raz-de-marée » de visiteurs qui fréquente les lieux lors des premiers après-midis de vacances scolaires.
Sakura bento, repaire de curiosités japonaises
A la manière d’une intrigue de manga, les trois associés ont d’ailleurs voulu que ce démarrage s’inscrive dans un scénario crescendo. « Nous n’avons pas voulu communiquer sur l’ouverture de la boutique cet été afin de laisser le temps à nos équipes de prendre leurs marques, avant l’ouverture officielle le 2 septembre », indique-t-il. Une recette gagnante comme en témoigne le « très bon démarrage » qu’a connu la librairie lors de ses premiers mois d’activité.
Pour les lieux non plus, rien n’a été laissé au hasard. Les associés ont fait appel à Mathieu Bablet, auteur de bandes dessinées. C’est lui qui a notamment imaginé et dessiné la ruelle nippone de l’Espace lounge. Restait ensuite à trouver ceux qui pourraient « donner corps » à ces ébauches : le choix se portera sur Déco sans frontières (DSF). « Ils conçoivent notamment des décors d’escape games », précise Thomas.
Des cours de japonais dans un décor insolite
Au final, le lieu se veut accessible à tous les publics, de tous les âges. « Cela nous semble intéressant de faire le pont entre les différents points d’entrée du 9e art. Avec les BD franco-belges et les comics qui côtoient les mangas, les visiteurs peuvent ainsi faire un saut de puce d’un média à l’autre », résume-t-il. Sans oublier le large choix de figurines pour ceux qui auraient découvert cette culture via les dessins animés.
Marseille : ouverture d'une librairie dédiée à l'écologie
Enfin, la librairie joue même « les entremetteurs » entre les passionnés de culture japonaise. « Des professeurs de japonais, qui exercent sur Marseille de manière indépendante, sont venus nous rencontrer depuis l’ouverture. On leur a proposé de les mettre en contact avec de potentiels élèves, et même de leur laisser l’Espace lounge à disposition pour donner leurs cours. Mais ce sont eux qui les gèrent, car nous n’en avons ni le temps, ni les compétences », souligne Thomas. Tenté par l’apprentissage du japonais, immergé dans une ruelle de Tokyo ? Rendez-vous au 49, cours Pierre-Puget…