Clap de fin pour le projet de musée Picasso dans le centre ancien d'Aix. « Il ne se fera pas. Catherine Hutin [la belle-fille de Pablo Picasso, ndlr] refuse de s'engager sur quinze ans. Si la ville se lance dans cinq ans de travaux, ce n'est pas pour qu'on lui dise à l'arrivée : "Circulez, y a rien à voir !" », assène Maryse Joissains. La maire d'Aix souhaitait dupliquer sur l'ancien couvent des Prêcheurs la démarche mise en oeuvre avec la Fondation Planque qui s'est engagée à laisser ses oeuvres en dépôt au musée Granet durant quinze ans, ce qui a justifié les travaux de réaménagement de l'ancienne chapelle des Pénitents Blancs (un chantier de 5,3 M€ pris en charge par l'ex agglo du pays d'Aix, l'Etat et la région). « Faute d'accord ferme de Madame Hutin, je considère que le projet est enterré ! Il faut savoir tourner la page », tacle l'édile.
Rappelons que la belle-fille de Picasso comptait exposer, via sa fondation, plus de 2 000 oeuvres au fil des 4 600 m2 restructurés de l'ancien collège des Prêcheurs désaffecté depuis 2016. Un écrin classé qu'elle s'était engagée à racheter à la ville 11,5 millions d'euros HT à la fin 2017. Un prix inférieur de 9% à l'estimation de France Domaine (12,6 M€ HT) mais que la Ville justifiait par les retombées économiques du projet : une locomotive à même d'attirer entre 450 000 et 500 000 visiteurs par an.
Contrairement à ce qu'affirme la maire d'Aix, le projet n'est pas complètement enterré. Il pourrait simplement rebondir ailleurs que dans la ville de Cézanne. Catherine Hutin est en discussion avec d'autres villes de la région désireuses d'accueillir un musée Picasso, formidable booster d'attractivité touristique.