Après Marseille (Sormiou), Apt, Fréjus, Cagnes-sur-Mer et Avignon, Aix-en-Provence aura bientôt son unité de production de biométhane issu des boues des stations d’épuration. Sous la houlette de Suez et Rivasi, les travaux de construction de cette nouvelle installation battent actuellement leur plein sur la station de la Pioline qui traite les eaux de quelque 165 000 habitants de huit communes du pays d’Aix.
Le projet porté par la Régie des eaux du pays d’Aix représente un investissement de 2,7 M€ HT subventionné pour plus de moitié par l’agence de l’eau (970 500 euros), la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (400 000 euros) et l’Ademe (83 000 euros dans le cadre du plan France Relance).
Valorisation
Alors que l’enjeu énergétique est mis cruellement en exergue par la guerre en Ukraine, la valorisation des ressources existantes s’impose comme une évidence. « Les 700 000 Nm3 de biogaz produits par an sur la station sont jusqu’à présent valorisés à 60 % comme combustibles pour les chaudières des digesteurs et les 40 % d’excédents sont brulés en torchère. Le projet de valorisation que nous déployons permettra de produire 100 % de gaz vert qui sera injecté dans le réseau de GRDF », explique François Laurent, directeur général de la Régie des eaux du pays d’Aix.
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Le principe du dispositif est relativement simple : « On récupère le gaz produit par la fermentation des boues et des graisses issues du traitement des eaux usées. Ce gaz combustible composé essentiellement de méthane et de dioxyde de carbone est ensuite épuré, débarrassé de son CO2, afin d’obtenir du biométhane que nous injectons dans le réseau de distribution de gaz », précise Cédric Jolivet, chef de projet gaz renouvelables chez GRDF. La connexion avec le réseau gaz existant a nécessité l’installation d’un petit tuyau de 170 mètres de long qui passe sous l’emprise de la concession automobile voisine du site.
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Le reste de l’équipement comprend la mise en place d’un poste d’injection et l’installation d’un système de chauffage et de filtration. « C’est au niveau du poste d’injection que sont assurés l’odorisation, le contrôle, la régulation et le comptage du gaz vert avant son injection dans le réseau », ajoute Cédric Jolivet.
La consommation de 1 750 logements par an
« A sa mise en service prévue pour l’automne 2022, la nouvelle unité produira jusqu’à 80 Nm3/h, soit 7 GWh/an, ce qui correspond à la consommation de 28 bus roulant au biométhane carburant ou à la consommation de 1 750 logements par an », indique le cadre de GRDF. Et le dispositif écolo devrait rapidement monter en puissance. « En 2023, nous rénoverons les digesteurs, les grandes cuves où sont concentrées les boues, afin d’améliorer le rendement du biogaz », avance François Laurent.