La métropole Aix-MarseilleProvence (AMP) a confié à la société Lagardère Sports la gestion de l’Arena du pays d’Aix. Le contrat de délégation de service public (DSP) court sur sept ans. L’offre de Lagardère a été préférée à celle de Casino Restauration qui proposait pourtant un schéma financier similaire.
Le lauréat versera à la collectivité une redevance annuelle d’un montant de 450 000 euros HT. En contrepartie, il percevra d’AMP une contribution pour obligation de service public de 578 571 euros en moyenne par an sur la durée du contrat, somme moins élevée que celle exigée par Casino (733 333 euros/an). Et il prévoit en revanche de toucher une subvention d’équipement plus élevée de la métropole : 1 798 503 euros sur la durée du contrat, contre 1 120 354 euros pour Casino.
In fine, le coût à la charge de la collectivité (contribution pour les obligations de service public et subventions d’équipement moins la redevance fixe et variable versée à la métropole) se révèle légèrement moins onéreux avec le montage proposé par Lagardère : 417 643 euros par an en moyenne, contre 427 542 euros pour Casino.
La différence sur le périmètre des prestations
La différence entre les deux candidats s’est faite sur le périmètre des prestations proposées par Lagardère. Un écart explicité dans la délibération votée par les élus ce 18 mai : « Pour un coût global moindre, Lagardère offre une programmation de qualité de nature à répondre aux objectifs de la collectivité en termes de rayonnement culturel, sportif et d’accompagnement du club résident (le « PAUCH » -Pays d’Aix Université Club Handball), avec une stratégie de communication et de commercialisation s’appuyant sur l’envergure du groupe et avec un projet d’équipement et de maintenance plus abouti permettant à la collectivité de disposer d’un équipement moderne, connecté pour offrir des évènements et des services multimédia interactifs. »
Autre point clef : contrairement à celle de Casino, l’offre de Lagardère n’intègre pas de naming, une absence qui laisse espérer une hausse potentielle des recettes si l’exploitant dégotait dans un second temps une société acceptant d’accoler son nom à l’enceinte.
Lever de rideau en octobre 2017
Le contrat de DSP prévoit que l’exploitant s’engage à prendre en charge la réalisation des investissements complémentaires liés au fonctionnement de la salle (aménagement scénique), à assurer l’accueil des matchs du club de handball local ainsi que des manifestations sportives ou culturelles. Il s’occupera également de l’entretien et de la maintenance du complexe mais déléguera au groupe Sodexo la gestion de la brasserie (via un bail longue durée).
Lagardère assumera évidemment les risques financiers liés à la gestion de l’Arena, notamment les frais inhérents à l’obligation d’accueillir les matchs de l’équipe du PAUC Handball. Il tirera ses revenus de l’exploitation commerciale de l’équipement (concerts, événements…).
Rappelons que ce projet agrège un palais des sports doté d’une salle modulable de 6 030 places (en configuration handball, extensible jusqu’à 8 500 places pour les concerts), un parking de 1 000 places et un pôle d’échanges multimodal. Le complexe (20 000 m2 de surface de plancher dont 17 000 m2 de surface utile), conçu par le cabinet d’architecte allemand Auer-Weber et Christophe Gulizzi, est réalisé par le groupe Fayat dans le cadre d’un marché de conception-construction sur une parcelle de 12,6 hectares située dans le secteur des Trois Pigeons, près de la maison d’arrêt de Luynes et du complexe de futsal de Zinedine Zidane (le Z5).
L’opération représente un investissement de 67 millions d’euros TTC. Le lever de rideau de l’équipement est prévu pour le mois d’octobre.
