« Les marchands viennent vendre leurs habits en librairie... », chantait avec nostalgie Alain Souchon. Le refrain de l'auteur de Foule Sentimentale s'applique à merveille au sort réservé à l'hôtel Boyer d'Eguilles, joyau architectural du XVIIe siècle niché rue Espariat, au coeur du centre historique d'Aix-en-Provence. Cet hôtel particulier (2 800 m2) classé qui accueillait jadis le muséum d'histoire naturelle (le muséum et ses célèbres oeufs de dinosaure a été relocalisé au parc Saint-Mitre, en périphérie d'Aix) a été cédé par la ville d'Aix en 2010 au groupe GCH (Gros Colas Holding), opérateur immobilier aixois qui possède quelques uns des plus beaux bâtiments du centre-ville.
Après avoir rénové les deux ailes de l'ancien édifice pour y loger deux boutiques de prêt-à-porter (Cos et Chevignon), le groupe aixois qui achève la restauration de la partie centrale de l'hôtel particulier (coût : 8 M€) a signé un bail avec l'enseigne vauclusienne de cosmétique bio Aroma-Zone. Cette dernière va investir les trois premiers niveaux du bâtiment pour y déployer sa quatrième boutique en province (RDC, 1er et 2e étage pour 1 200 m2 au total).
Un café littéraire à l'entresol
L'entresol, pour sa part, devrait accueillir un café littéraire exploité par le groupe Eyrolles. Avec l'appui de la SPLA (société publique locale d'aménagement) Pays d'Aix Territoires, l'ancien propriétaire des murs de la librairie de Provence (qui baissé le rideau sur le cours Mirabeau début avril) a accepté de signer un bail de trois ans pour retenter sa chance. Deux fois plus petit (335 m2 au lieu de 800 m2), ce café littéraire offrira également moins de références que son aînée : 18 000 contre 75 000.
Clin d'œil à Souchon : à Paris, Aroma-Zone (66 M€ de CA en 2018) fait un carton avec sa boutique nichée dans une ancienne... librairie médicinale du quartier d'Odéon, près de Saint-Germain des Près.