AccueilImmobilierAix : bientôt un musée Picasso dans l'ancien couvent des Prêcheurs

Aix : bientôt un musée Picasso dans l'ancien couvent des Prêcheurs

Après Malaga, Antibes, Paris, Barcelone... Aix-en-Provence aura bientôt son musée Picasso. Le 13 décembre, la municipalité de la cité du roi René a en effet voté le principe de la cession des murs de l'ancien couvent des prêcheurs, un écrin classé du XIIIe siècle niché au coeur du centre historique à l'héritière du maître du cubisme, Catherine Hutin*. Avec sa fondation, la belle fille de l'artiste compte exposer plus de 2 000 œuvres au fil des 4 600 mètres carrés de cet ancien collège désaffecté depuis deux ans.
Le couvent des Prêcheurs en centre-ville d'Aix-en-Provence
W.A. - Le couvent des Prêcheurs en centre-ville d'Aix-en-Provence

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Via la société « Madame Z » (du nom de la villa où Jacqueline Picasso demeurait à Vallauris), Catherine Hutin va verser 11,5 millions d'euros HT à la commune pour acquérir le bâtiment. Un prix inférieur de - 9% à l'estimation de France Domaine (12,61 M€ HT) mais que la ville justifie par les retombées économiques du projet : une locomotive à même d'attirer entre 450 000 et 500 000 visiteurs par an (soit environ 1 500 visiteurs par jour en moyenne, le double de la fréquentation du musée Granet). L'acquéreur se propose en outre de prendre en charge la restauration de ce bâtiment, notamment la restitution dans son essence originelle du cloître de cet ancien couvent que les occupations successives au cours des siècles ont altéré.

Un vaste projet de requalification

Le musée bénéficiera de la cure de jouvence du secteur : l'ancien couvent se situe sur la place des Prêcheurs, l'une des trois places des abords du pôle judiciaire décor d'un vaste projet de requalification piloté par l'urbaniste montpelliérain Antoine Garcia-Diaz.

Le programme muséographique devrait se déployer sur trois niveaux, avec 1 500 mètres carrés de surfaces d'exposition (1 000 m2 d'expositions permanentes et 500 m2 dévolus aux expositions temporaires), un auditorium de 200 places, un centre de documentation, des ateliers de poterie et de gravure, une cafeteria, un restaurant et un espace de réserves sécurisé.

Après le vote de principe, la ville et la société Madame Z s'engagent à signer un compromis de vente dans un délai de six mois. A cette occasion, le preneur versera un tiers du prix de cession, soit 3,79 millions d'euros HT.

Une fois les autorisations obtenues, Catherine Hutin devra réaliser le musée dans un délai de trois ans.

Voix discordantes

En dépit de la notoriété de Picasso, cette cession ne fait pas consensus. Quatre élus de gauche ont voté contre. S'appuyant sur un rapport récent de la Chambre régionale des comptes qui avait épinglé les errements dans la gestion immobilière de la ville, l'élu du Partit Occitan Hervé Guerrera refuse « d'accepter une vente de gré à gré en dessous du prix des domaines ». Il estime en outre « surévaluée la jauge du de 500 000 visiteurs/an ». L'élu s'interroge également sur « la solidité financière de la société de Madame Z ». Enfin, il dénonce le flou entourant la prise en charge des travaux : « Est-ce que la ville va lancer en son nom un marché de réhabilitation du collège ? ».

* Catherine Hutin est la principale héritière des œuvres de Pablo Picasso, à travers sa mère, Jacqueline Roque, dernière épouse et égérie du peintre. Jacqueline Picasso repose d'ailleurs aux côtés de l'artiste à Vauvenargues, au pied de la Sainte-Victoire, dans le parc du château que ce dernier avait acquis en 1958.

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