Les Nouvelles Publications : Vous venez d'être élu président de l'Observatoire immobilier de Provence (OIP) dans un contexte sanitaire et économique particulier. En quelle façon votre présidence en tiendra compte ?
Cyril Cartagena : L'OIP est la seule structure dans laquelle toutes les filières de notre secteur se retrouvent. Il va donc falloir être d'autant plus fédérateur car certaines filières risquent de souffrir dans les prochains mois.
Celle qui est le plus en difficulté est incontestablement le BTP à cause de l'arrêt net de tous les chantiers pendant deux mois et maintenant les surcoûts et retards liés au Covid-19. Les promoteurs vont aussi avoir un passage compliqué : les permis de construire sont gelés ou vont prendre du retard dans leur instruction. Par contre, la demande des acheteurs est toujours présente, ce qui reste un bon signe.
Vous entendez repositionner l'OIP par rapport aux pouvoirs publics et aux décideurs. Quel rôle aura l'OIP ?
L'OIP doit donner moins d'informations quantitatives mais en publier des plus qualitatives. Je m'explique : nous voulons fournir aux pouvoirs publics et élus des donnés enrichies, avec notamment de la data visualisation afin de leur proposer une information plus pertinente sur le marché de l'immobilier. Nous allons mener ce chantier avec la Cellule économique régionale du BTP Paca. On veut l'outil pour 2021.
L'objectif est de pouvoir participer aux réflexions menées lors de l'élaboration des documents d'urbanisme, comme les plans locaux d'urbanisme ou d'habitat et de peser. Nous avons des données transversales sur tout l'immobilier : l'ancien, le neuf, la construction, le marché de la location, mais aussi de la gestion des immeubles. Notre volonté est d'agréger toutes ces données, issues des professionnels qui composent l'OIP pour imaginer et préparer les villes de demain. Dès que les conseils municipaux auront été formés, les maires élus et les équipes des agences d'urbanismes confirmées, nous irons les rencontrer.
Est-ce qu'il y a un avant et un après Covid-19 dans les métiers de l'immobilier ?
Avec ce que nous avons vécu il y a une obligation de revoir la façon de penser l'habitat, le lieu de travail, mais aussi la proximité entre les deux, donc nos modes de transport. Les mécanismes de pensée vont devoir également évoluer. Nous devons anticiper les changements. Par contre, je ne crois pas au tout télétravail : il y aura toujours besoin d'un lieu pour se réunir. Mais c'est évident qu'une évolution de la façon de travailler et de penser le travail est en cours et va s'accélérer. On peut s'attendre aussi à un développement de l'offre du coworking et de celle des services au travail. Peut-être va-t-on aussi revenir sur la tendance des open-space.
